L’Assemblée nationale sénégalaise n’a pas suivi le Président de la République dans sa volonté de supprimer le Haut Conseil des Collectivités territoriales (HCCT) et le Conseil économique social et environnemental (CESE). Avec un vote serré de 83 voix pour le rejet contre 80, le projet de loi n’a pas été adopté. Les députés de l’opposition jugent la proposition du chef de l’Etat impertinente, tandis que ceux du camp présidentiel rappellent la nécessité de supprimer ces deux institutions qu’ils qualifient de budgétivores et d’inutiles.
Au Sénégal, le projet de loi portant révision de la Constitution en vue de supprimer le Haut Conseil des Collectivités Territoriales (HCCT) et le Conseil économique, social et environnemental (CESE) a été rejeté par les parlementaires, lundi 02 septembre 2024.
La mesure qui procède aujourd’hui de nous amener ce projet de loi n’est d’aucune urgence. Elle est brutale, prématurée et injustifiée.
Abdou MBOW, Président du groupe parlementaire Benno Bokk Yakaar
À la suite d’un débat houleux de plusieurs heures, le rejet initialement acté par la commission des lois, a été confirmé lors de la séance plénière avec un vote final de 83 voix pour le rejet contre 80 voix. Qualifiée d’inutile par les députés de l’opposition, la proposition de loi est pourtant conçue comme pertinente par leur collègue du camp présidentiel.
Présent aujourd’hui pour examiner le projet de loi portant révision de la constitution pour la suppression des gâteaux institutionnels du conseil économique, social et environnemental et du haut conseil des collectivités territoriales. Et sans surprise nous allons voter pour leur suppression parce que ce sont des suppressions qui sont opportunes, qui sont pertinentes et qui répondent aux aspirations du peuple sénégalais.
Ayib Daffé, Président du groupe parlementaire Yewwi Askan Wi
Toutefois, les experts estiment que le Président de la République n’avait aucune chance pour faire adopter son projet de loi, et s’interrogent sur la possibilité qu’il utilise cet échec comme prétexte pour dissoudre l’Assemblée nationale. Dissolution qui n’est possible qu’à partir du 12 septembre 2024. Par ailleurs, le président du groupe parlementaire Benno Bokk Yakaar, Abdou Mbow, a annoncé son intention de déposer une motion de censure contre le gouvernement.