La Tabaski, ou Aïd el-Kébir, est une période où la demande en bétail bat tous les records. À Dakar, le marché de bétail est en effervescence, les moutons sont déjà visibles dans les parcs à bétails. Dans ces marchés saisonniers ou non, l’affluence des grands jours n’est pas au rendez-vous, certains clients parcourent les étals pour se faire une idée sur les prix. Les coûts de transport accrus, le coût élevé des produits d’entretien des bêtes entre autres ont provoqué une flambée des prix malgré les facilités octroyées par le gouvernement aux vendeurs de moutons.
Au Sénégal, à l’approche de la fête de l’Aïd el Kébir, communément appelée Tabaski, prévue le 17 juin 2024, les Dakarois peinent pour acquérir un mouton au juste prix. Cette période traditionnelle de fête et de partage est éclipsée par des obstacles financiers pour de nombreux chefs de famille, qui se ruent sur les points de vente improvisés dans les rues et ruelles de la capitale sénégalaise. Cette année, les prix du mouton semblent hors de portée pour de nombreux ménages, oscillant entre 100 000 et 300 000 FCFA. Les éleveurs ne s’en plaignent pas pour autant.
« Les clients se succèdent car à Dakar, les maisons n’ont pas assez d’espace. Les gens aiment attendre la veille pour acheter des moutons. Mais si vous remarquez, la plupart des moutons sont déjà vendus. Leurs propriétaires nous les ont confiés pour revenir les récupérer à la veille du jour de tabaski. En termes de prix, ils sont abordables et adaptés à tous les budgets. Pour les moutons que nous avons élevés pendant un an, vous pouvez vous attendre à payer entre 250 000, 200 000 voire 300 000.”
Gala Diop, Eleveur – Sénégal
Dans le quartier Liberté 6 au centre de Dakar, les commerces de moutons ont pris d’assaut les rues. Ici, les prix restent vertigineux pour la plupart des Sénégalais. Pour les éleveurs, la hausse des prix peut s’expliquer par des facteurs liés à la production, les coûts d’engraissement des moutons, l’augmentation du prix des aliments industriels et la raréfaction du fourrage.
“On peut dire que les prix des moutons sont à la fois chers et bon marché. L’année dernière, les moutons étaient moins chers que cette année. Mais cela s’explique par le prix élevé de l’alimentation animale, ce qui explique pourquoi les moutons sont chers. Le jour où les aliments pour animaux comme la ripasse diminuent, je pense que tout sera bon marché.”
Ndongo Fall, Vendeur de moutons – Sénégal
“Ici, les moutons, il n’ y en a pour toutes les bourses pour assurer une bonne fête de tabaski. J’en profite pour interpeller les autorités surtout le ministère de l’Elevage qu’il nous vienne en aide pour subventionner les aliments de bétail, parce que nous on pouvait aller faire un autre métier, mais on a choisi ce métier pour être éleveur. Ce n’est pas normal que le prix des aliments soit très élevé. Beaucoup de jeunes sont un peu découragés de ce métier d’éleveur à cause de la cherté des aliments de bétail”.
Khalifa Ababacar Gaye, Eleveur – Sénégal
Selon les estimations du gouvernement sénégalais, les besoins en moutons pour la fête de Tabaski 2024 sont estimés à 810.000 têtes. Le gouvernement entend garantir aux Sénégalais un approvisionnement en mouton grâce à la production locale ainsi qu’aux apports des pays voisins comme le Mali et la Mauritanie.
