La création de l’Agence sénégalaise d’études spatiales en mars 2023, vient renforcer une ouverture industrielle déjà entamée au Sénégal. Le développement du secteur spatial national offre des perspectives de renouvellement du pacte de croissance du Plan Sénégal émergent et est porteur de promesses de gains de productivité pour un grand nombre de secteurs économiques sénégalais. A cet effet, les acteurs du secteur attendent des futurs dirigeants sénégalais la mise en place d’une stratégie permettant le décollage d’un secteur spatial sénégalais.
En procédant à la création de l’Agence sénégalaise d’études spatiales en mars 2023, le président sénégalais Macky Sall a fait du spatial un des piliers de son Plan Sénégal Émergent. Selon les experts, tous les pays qui ont misé sur le spatial sont quasiment en avance sur l’atteinte des objectifs de développement durable. Ainsi, l’utilisation du spatial apporte une réponse aux priorités tels que, la santé, l’éducation, l’agriculture, entre autres. Le secteur spatial peut devenir un des nouveaux piliers de la dynamisation de l’économie et de la société sous la supervision du prochain chef de l’Etat, alors que le Sénégal se prépare à élire un nouveau président le 24 mars 2024.
“ Les initiatives qui se faisaient étaient beaucoup plus orienté dans l’utilisation de la technologie spatiale pour régler les questions techniques, concernant les secteurs comme l’agriculture, l’élevage, l’urbanisme et autres, mais nous n’étions pas réellement dans la partie création d’économie, création de service à valeur ajoutée, par rapport au secteur spatial. Donc l’agence a été créée tout récemment et c’est certainement à partir de fin 2024 que nous pourrons faire un premier bilan.”
Maram KAÏRÉ , Directeur de l’Agence sénégalaise d’études spatiales
Dirigée par l’astronome Maram Kairé, l’Agence sénégalaise d’études spatiales se consacre à la promotion et à la gestion des activités spatiales au Sénégal. Les équipes travaillent sur de grands projets, notamment l’ouverture d’une usine de fabrication de satellites, et d’un grand observatoire spatial régional.
“ Depuis, une vingtaine d’années, on est à une quarantaine de satellites qui sont lancés depuis le continent. L’Afrique cherche à avoir une certaine légitimité autour de la table des nations spatiales et donc dans cette logique, le Sénégal qui arrive comme 22e Agence spatiale du continent, est tout à fait légitime dans sa position, de dire que nous ne voulons plus être juste des utilisateurs. Nous voulons être un acteur des producteurs de technologie spatiale, et c’est ce que nous comptons faire donc avec cette agence dans les prochaines années.”
Maram KAÏRÉ , Directeur de l’Agence sénégalaise d’études spatiales
Le Sénégal a rejoint le club des États d’un continent africain qui affiche, de manière grandissante, ses ambitions spatiales. Même si le domaine du spatial reste encore mal connu du grand public, l’industrie spatiale africaine est aujourd’hui évaluée à plus de 20 milliards de dollars et emploie plus de 18 000 personnes.