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Somalie : l’État du Puntland se retire du système fédéral

Somalie : l’État du Puntland se retire du système fédéral

La révision de la Constitution, adoptée le 30 mars 2024 par le Parlement somalien, ne fait pas l’unanimité. L’État semi-autonome du Puntland a annoncé, le 31 mars 2024, son retrait du système fédéral, déclarant son autonomie totale. L’État du Puntland indique ne plus reconnaître le gouvernement central jusqu’à ce qu’un référendum national soit organisé pour approuver les amendements constitutionnels. Rappelons que la nouvelle Constitution instaure notamment un régime présidentiel et un système électoral au suffrage universel direct.

L’État du Puntland, qui dispose d’une superficie de 212 510 km2, a annoncé, le 31 mars 2024, son retrait du système fédéral somalien. L’État semi-autonome du nord-est de la Somalie a déclaré son autonomie totale et qu’il ne reconnaît plus l’autorité du gouvernement fédéral. Une décision qui découle de la révision de la Constitution approuvée à la majorité par le Parlement le 30 mars 2024. L’État du Puntland rejette l’adoption des amendements constitutionnels et souhaite son approbation par un référendum national.

“Le gouvernement du Puntland a retiré la reconnaissance et la confiance des institutions du gouvernement fédéral jusqu’à ce qu’un système constitutionnel convenu soit établi en Somalie, dont le Puntland fait partie. Le Puntland agira de manière indépendante jusqu’à ce qu’il y ait un gouvernement fédéral doté d’une constitution approuvée par un référendum auquel le Puntland participe.”

Mohamud Aydid Dirir, Ministre de l’Information du PuntlandSomalie

L’État du Puntland souhaite une approche inclusive dans l’adoption d’une nouvelle Constitution. Les autorités du Puntland craignent une centralisation du pouvoir somalien avec les amendements constitutionnels. Pour sa part, le gouvernement somalien affirme que ces changements sont nécessaires pour établir un système politique stable dans le pays. La décision du Puntland d’affirmer son autonomie constitue un défi pour le gouvernement central, déjà aux prises avec les menaces terroristes, la résurgence de la piraterie et les difficultés à exercer un contrôle fédéral sur la région séparatiste du Somaliland suite à son accord portuaire avec l’Éthiopie.

“L’adoption d’une Constitution qui instaure un pouvoir fortement centralisé en Somalie n’est pas source de stabilité. La stabilité viendra par des négociations avec des régions séparatistes ou autonomistes, notamment le Puntland et le Somaliland. Ces négociations pourront peut-être aboutir à une Constitution qui instaurerait un pouvoir soit unitaire mais fortement décentralisé ou fédéral avec une certaine autonomie économique, une autonomie de gestion, mais au sein de la Somalie.” 

Kerwin MAYIZO, Analyste politiqueRD Congo

Actuellement, la Somalie applique un système de vote indirect basé sur les clans, en place depuis plus de cinq décennies. Un système qui a provoqué des conflits internes et alimenté les attaques terroristes. La nouvelle Constitution instaure notamment un régime présidentiel et un système électoral à une personne, une voix. Des élections locales sont prévues dans le pays en juin 2024, suivie des élections des parlements régionaux et des présidents en novembre 2024. L’État du Puntland a déclaré qu’il négocierait directement avec la communauté internationale sur les questions concernant ses intérêts.

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