Parviendront ils à faire taire les armes ? Les chefs d’État de la SADC et de l’EAC étaient réunis en Tanzanie ce samedi à l’occasion d’un sommet conjoint. Après les ministres des Affaires étrangères la veille, les dirigeants se sont à leur tour penchés sur la situation sécuritaire à l’est de la République démocratique du Congo. Une crise qui s’est enlisée avec la prise de Goma par le Mouvement du 23 mars. Depuis, le groupe armée gagne du terrain au Sud Kivu face à cette avancée qui laisse craindre un embrasement régional, le président kényan demande un arrêt immédiat des hostilités.
“Nous appelons précisément toutes les parties à actualiser le cessez-le-feu, et en particulier le M23 à cesser toute nouvelle avancée et les forces armées de la République démocratique du Congo à cesser toutes les mesures de rétorsion. Un cessez-le-feu immédiat est le seul moyen de créer les conditions nécessaires constructives et la mise en œuvre d’un accord de paix acceptable.”
William Ruto – Président de la République – Kenya
Choisir la voie du dialogue, c’est aussi faire preuve de sagesse et non de faiblesse insiste le président de la Communauté des Etats d’Afrique de l’Est. Un dialogue que le chef d’État kényan a tenté d’établir à plusieurs reprises entre les présidents rwandais et congolais. Si les principaux intéressés ont répondu présents ce samedi, le premier en présentiel et le second en distanciel, des blocages diplomatiques persistent. Kigali réclame par exemple un dialogue direct entre Kinshasa et le M23. Mais pour le président Félix Tshisekedi, de telles négociations reviendraient à légitimer des agissements qui violent les lois et principes fondamentaux de la République démocratique du Congo.
Le sommet conjoint a réclamé la reprise des négociations et du dialogue direct avec l’ensemble des Etats et les parties non étatiques (militaires et non militaires), y compris le M23 et dans le cadre du processus Luanda/Nairobi. Le sommet conjoint a appelé à la mise en œuvre du concept d’opérations du plan harmonisé de neutralisation des FDLR et à la levée des mesures défensives du Rwanda/ du désengagement de ses forces en République démocratique du Congo comme convenu dans le processus de Luanda.
Communiqué SADC
Au-delà des préoccupations régionales, la crise dans l’est congolais interpelle aussi la communauté internationale. Ce 7 février, le Conseil des droits de l’homme de l’ONU a approuvé l’ouverture d’une enquête indépendante sur les exactions commises en République démocratique du Congo.