Les Forces armées soudanaises et les Forces paramilitaires de soutien rapide ont convenu de pourparlers directs à Djeddah, en Arabie saoudite, selon un communiqué conjoint des États-Unis et de l’Arabie saoudite rendu public le 5 mai 2023. Ces négociations interviennent alors que des informations font état d’affrontements continus à Khartoum qui ont entraîné la mort de plus de 550 civils. Les assises devraient aboutir à la cessation des hostilités et à la résolution de la situation humanitaire précaire dans le pays.
D’après une déclaration conjointe publiée le 5 mai par les États-Unis et l’Arabie saoudite, les Forces armées soudanaises et les Forces paramilitaires de soutien rapide, factions belligérantes, ont accepté de dialoguer dans le cadre de premières négociations directes à Djeddah, dans l’ouest de l’Arabie saoudite. Des équipes des groupes en conflit sont arrivées ce même jour dans cette ville saoudienne de la mer Rouge en réponse à une initiative conjointe des gouvernements saoudien et américain ainsi que d’autres partenaires de la communauté internationale visant à parvenir à un cessez-le-feu durable et à mettre un terme au conflit qui sévit au Soudan depuis près d’un mois, indique le communiqué.
“Est-ce que les négociations de Djeddah aboutiront-elles à la cessation des hostilités? Du moins momentanément, on peut répondre par l’affirmative parce que chaque camp a besoin de ravitailler ses forces. Mais c’est une solution éphémère parce qu’au bout des bouts, il y a des acteurs qui sont derrière les principaux belligérants. Ces acteurs notamment, ceux qui étaient proches du président Omar el-Bechir, le prédécesseur du général Burhan, veulent à tout prix l’échec du gouvernement de transition pour les permettre de rentrer dans le jeu démocratique.”
Kerwin MAYIZO, Analyste politique – RD Congo
Ces pourparlers interviennent alors que des informations font état d’affrontements continus à Khartoum entre les belligérants, qui ont entraîné la mort de plus de 550 civils. Le 6 mai 2023, l’armée soudanaise a déclaré avoir repoussé une attaque des Forces de soutien rapide contre le commandement de l’armée de l’air. Ces assises ont pour but la cessation des hostilités et la résolution de la situation humanitaire dans les zones touchées. Des sources affirment que les deux parties ne se rencontreront pas face à face. Les États-Unis, l’Arabie saoudite et le panel tripartite serviront de médiateurs.
“Si on ajoute à cela d’autres acteurs derrière, c’est-à-dire des grands pays, qui ont des intérêts géostratégiques, on voit déjà la manœuvre des États-Unis d’une part et de l’Arabie saoudite d’autre part, on se dit tant que tous les agendas ne seront pas coordonnées, on connaîtra des accalmies mais on ne connaîtra pas la fin des hostilités.”
Kerwin MAYIZO, Analyste politique – RD Congo
La déclaration conjointe a salué le début des négociations et a appelé à un soutien international continu pour un processus de négociation élargi qui inclut la participation active de toutes les parties soudanaises. Alors que l’Arabie saoudite entretient des liens étroits avec les dirigeants des parties soudanaises en conflit, des observateurs estiment que les discussions pourraient apaiser les tensions dans un contexte d’inquiétudes croissantes quant à la situation humanitaire du pays.