Au Soudan du Sud, la MINUSS a organisé un atelier sur l’autonomisation socio-économique des femmes. Atelier qui a rassemblé des victimes de violences sexuelles liées au conflit. Malgré la signature d’un accord de paix en 2028, ces actes de violences persistent selon Human Rights Watch.
Elles étaient soixante à y participer. Au Soudan du Sud, la MINUSS organisait à Juba, un atelier sur l’autonomisation socio-économique des femmes. Autour de la table des discussions, certaines partagent un point commun : des violences sexuelles liées au conflit dont elles ont été victimes. Un atelier de sensibilisation mais aussi d’expression et constituant pour la plupart, la première étape d’un processus de guérison.
“Cela les a vraiment aidés car avant, elles ne pouvaient partager leur histoire devant un public. Mais maintenant qu’elles sont capables de raconter ce qui leur est arrivé, elles peuvent aussi aider d’autres victimes.”
ANNA REAGAN TUT, Agent humanitaire – Soudan du Sud
Un pays encore hanté par des années de guerre civile et plongé dans une instabilité politique. Le tableau du Soudan du Soudan est toujours sombre malgré la signature en 2018, d’un accord de paix. Un accord qui n’a pas permis d’endiguer les nombreuses atteintes aux droits humains. En 2022, la MINUSS avait signalé une hausse de 218% des violences sexuelles liées au conflit. La MINUSS qui avait pourtant contribué à l’élaboration d’un plan d’action des forces armées sud-soudanaises sur la lutte contre les violences sexuelles liées au conflit.
“Comme nous le savons, les violences sexuelles liées aux conflits sont omniprésentes et peu signalées au Soudan du Sud. Pourtant, de nombreux efforts ont été déployés pour lutter contre ce fléau qui sévit au sein des communautés et de la société en général, mais des défis subsistent, et je pense que ce projet particulier a été au cœur de cette réponse.”
ESTHER IKERE ELUZA, Sous-secrétaire d’Etat au ministère du Genre – Soudan du Sud
Des efforts néanmoins freinés par le contexte sécuritaire. En mars dernier, l’ONU avait tiré la sonnette d’alarme, indiquant que le pays pourrait “retomber vers un conflit généralisé”. En cause : l’arrestation du vice -président Riek Machar. Arrestation à la suite de laquelle son parti, le SPLM-IO a acté l’abrogation de l’accord de paix de 2018.