Le gouvernement sud-soudanais a approuvé, le 14 septembre 2024, une prolongation de deux ans de la période de transition convenue par les parties signataires de l’Accord de paix revitalisé de 2018. Cette nouvelle prolongation de la transition acte le report des premières élections générales du Soudan du Sud depuis son indépendance en 2011. Initialement prévu le 22 décembre 2024, le scrutin aura lieu en décembre 2026. Le gouvernement évoque la nécessité d’une mise en œuvre effective des dispositions clés de l’accord de paix de 2018 afin de garantir des élections libres, justes, crédibles et apaisées.
La période de transition qui devait prendre fin en février 2025 au Soudan du Sud durera deux années supplémentaires. Le 14 septembre 2024, le gouvernement sud-soudanais a approuvé une prolongation de 24 mois de la période de transition convenue par les parties signataires de l’Accord de paix revitalisé de 2018 le 13 septembre 2024. La décision acte ainsi le report des premières élections générales du pays depuis son indépendance en 2011. Le scrutin, initialement prévu le 22 décembre 2024, se tiendra en décembre 2026, selon une annonce du gouvernement.
Nous avons convenu de réinitialiser la période de transition afin qu’elle commence de février 2025 jusqu’en 2026, avec les élections prévues le 22 décembre 2026. Les mois restants de la période de transition actuelle seront utilisés pour mobiliser des fonds qui nous permettront de mettre en œuvre efficacement l’accord selon le nouveau calendrier. Cela est fait dans l’intérêt de ce pays, pour garantir que la paix que nous avons obtenue grâce à l’accord de 2018 soit maintenue pour le bien-être du peuple du Soudan du Sud.
Martin Elia Lomuro, Ministre des Affaires du cabinet
C’est la deuxième fois que le Soudan du Sud reporte les élections et prolonge la période de transition qui a débuté en février 2020. Une situation due notamment au non-respect de l’Accord de paix revitalisé de 2018. Le gouvernement évoque la nécessité d’une mise en œuvre effective des dispositions de l’accord de paix en suspens, telles que l’élaboration d’une constitution permanente, le recensement et l’enregistrement des partis politiques, afin de garantir des élections libres, justes, crédibles et apaisées.
Là où le bât blesse c’est au niveau de la prolongation de la période de transition, ce qui frustre la société civile parce que le gouvernement de transition, qui comprend le président sud-soudanais et ses cinq vice-présidents, tous issus des partis d’opposition, est incapable d’appliquer l’accord de paix qu’ils ont eux-mêmes signé. Pendant qu’ils sont incapables d’appliquer cet accord, le Soudan du Sud est en souffrance socio-économique. Prolonger la période de transition ne rime à rien si ce n’est pour commencer, tant soit peu, à résoudre les problèmes des Sud-soudanais et surtout à appliquer l’accord de paix.
Kerwin MAYIZO, Analyste politique
En vertu de l’accord de paix de 2018, le gouvernement de transition devait être dissous le 22 septembre 2024, en vue des élections initialement fixées à décembre 2024. Selon des observateurs, la nouvelle prolongation de la durée de la transition pourrait affecter l’avancement des pourparlers de l’Initiative Tumaini entre le gouvernement de transition et les groupes d’opposition. Le gouvernement sud-soudanais s’est engagé à mobiliser les fonds nécessaires pour la mise en œuvre effective de l’accord de paix.