La cour pénale internationale envisage l’ouverture d’un bureau à Khartoum au Soudan afin de préparer au mieux les procès du Darfour. Cette décision intervient dans le cadre d’un accord de coopération signé par le Soudan et la Cour pénale internationale le jeudi 12 août 2021. L’objectif de cet accord est de faire un pas de plus vers le jugement de l’ex-Président Omar El Bechir jugé pour génocide dans le conflit du Darfour.
Les autorités soudanaises ont décidé de signer un accord de coopération pour l’ouverture d’un bureau de la cour pénale internationale à Khartoum. Ce bureau de la CPI permettra de recueillir sur place des preuves supplémentaires accusant l’ex-Président Omar El Béchir, un ex-gouverneur et un ancien ministre de la Défense tous soupçonnés de génocide et de crimes de guerre et crimes contre l’humanité au Darfour.
Plus de 300 000 victimes dans le conflit au Darfour
La guerre civile au Darfour est un conflit armé qui touche depuis 2003 la région du Darfour, située dans l’ouest du Soudan. Ses origines sont anciennes et le conflit est présenté comme opposant les tribus arabes dont sont issus les Janjawids et les tribus noires-africaines non-arabophones. Ce conflit a fait environ 300 000 victimes et près de 2,5 millions de déplacés, en majorité durant les premières années de violences, selon les Nations unies.
A la tête du pays depuis 1989 ,L’ex-Président Omar el-Béchir a été destitué par l’armée le 11 avril 2019 après les vives tensions sociopolitiques qui ont duré près de quatre mois. Il était sous le coup de deux mandats d’arrêt émis par la Cour pénale internationale qui le soupçonne de crimes de guerre et de crimes contre l’humanité dans le cadre de ce conflit. Le premier mandat avait été émis le 4 mars 2009 et le second le 12 juillet 2010.
Demande populaire d’un jugement international
Selon le Premier ministre Abdallah Hamdok, l’engagement du Soudan à chercher justice vient comme une réponse aux requêtes du peuple et réalise les revendications de la révolution. En février 2020, le pouvoir de transition militaro-civil mis en place après la chute de l’ex-Président s’était engagé à favoriser sa comparution devant la Cour pénale internationale.
En octobre 2020, un accord de paix historique signé entre le gouvernement de transition et plusieurs groupes rebelles insistait sur la nécessité d’une coopération complète avec la Cour pénale internationale. Le 04 août 2021, le pays a ratifié l’accord du Statut de Rome de la CPI