Le président du Conseil souverain de transition du Soudan, le général Abdel Fattah Al-Burhan, a déclaré, le 31 janvier 2024, qu’il n’y aura pas de processus politique dans le pays tant que la rébellion des Forces paramilitaires de soutien rapide (RSF) ne sera pas éliminée. Le chef de l’armée soudanaise a indiqué que le leader des RSF et ses collaborateurs seraient tenus responsables de toutes les violations commises par leurs milices contre des citoyens. Il a exprimé la détermination de l’armée à éradiquer la rébellion afin de permettre aux citoyens de regagner leurs domiciles.
Pas de processus politique avant la fin de la rébellion. C’est la position affichée par le général Abdel Fattah Al-Burhan, président du Conseil souverain de transition du Soudan, le 31 janvier 2024. S’adressant aux officiers et soldats de l’armée à Sennar, au centre du pays, le chef de l’armée soudanaise a déclaré qu’il n’y aura pas de processus politique au Soudan tant que la rébellion des Forces de soutien rapide (RSF) ne sera pas éliminée. Le général Al-Burhan a réitéré l’engagement de l’armée nationale à mettre fin au conflit dans le pays afin de permettre notamment le retour rapide des déplacés.
Si nous ne mettons pas fin à ce cauchemar, le pays n’aura pas de processus politique. Par conséquent, vous devriez nous soutenir et coopérer avec nous pour accomplir cette mission. Les solutions sont que les rebelles quittent les foyers des citoyens, que chaque citoyen retrouve ses droits et que chaque personne retourne chez elle. Il n’y aura pas de solution à l’ombre du pillage et de l’occupation.
Abdel Fattah Al-Burhan, Chef du Conseil souverain de transition
Pour le général Al-Burhan, la solution à la crise politique au Soudan devrait être trouvée en interne sans l’intervention d’une partie extérieure. Indiquant des signes de victoire vers la fin du conflit, le chef du Conseil souverain de transition s’est prononcé en faveur d’une paix qui préserve les droits et la dignité du peuple soudanais. Il a déclaré que le chef des Forces de soutien rapide et ses collaborateurs seraient tenus responsables de toutes les violations commises par leurs milices contre des citoyens.
Les déclarations du général Abdel Fattah Al-Burhan sur l’élimination des RSF sont consécutives à la présence du procureur de la Cour pénale internationale au Tchad, le procureur Karim Khan qui est au Tchad justement pour enquêter sur les exactions graves commises au Soudan, notamment des menaces de génocide. Ses propos sont à la fois un appel du pied au procureur général de la CPI pour qu’il se saisisse du dossier de violations graves des droits de l’homme au Soudan, mais en même temps une menace juridique qu’il brandit vis-à-vis des RSF pour que ceux-ci puissent enfin rendre les armes.
Kerwin MAYIZO, Analyste politique
Des sources officielles affirment qu’au cours du mois de janvier 2024, des discussions ont eu lieu à Bahreïn entre des hauts dirigeants de l’armée soudanaise et des Forces paramilitaires de soutien rapide afin de parvenir à un consensus. Pour le général Al-Burhan, l’évacuation des domiciles des citoyens par les forces paramilitaires reste un prérequis pour reprendre des discussions. Le conflit opposant l’armée soudanaise aux Forces paramilitaires de soutien rapide depuis le 15 avril 2023 a déjà fait plus de 13 000 victimes et plus de 9 millions de déplacés, selon le Bureau humanitaire des Nations unies.