Depuis la matinée de ce samedi 15 avril 2023, Khartoum, la capitale du Soudan est le théâtre d’affrontements entre l’armée régulière du général al-Burhan et les paramilitaires des forces de soutien rapide (FSR) du général Mohammed Hamdan Dagalo, dit « Hemeti ». Les deux parties en conflits affirment tenir le palais présidentiel et l’aéroport de la capitale.
Situation confuse au Soudan ce 15 avril 2023. Depuis la matinée, les Forces paramilitaires de soutien rapide (FSR) du général Mohamed Hamdane Daglo, et l’armée, dirigée par Abdel Fattah al-Burhane s’affrontent. Dans plusieurs quartiers de Khartoum, la capitale du Soudan, des tirs et des explosions quasi-ininterrompus ont fait trembler les habitants de ce pays déchiré par la guerre depuis plusieurs années. Des combats ont également eu lieu au nord du pays, autour de la base militaire de Merowe, avec des craintes que le conflit se répande au Darfour, où l’armée et les RSF ont recruté en masse, ces derniers mois.
Les deux parties en conflit, se renvoient la responsabilité du lancement des premières hostilités. Les forces de soutien rapide (FSR), qui regroupent les anciens miliciens de la guerre du Darfour, se sont dites « surprises au matin par l’arrivée d’un important contingent de l’armée qui a assiégé leur camp de Soba ». L’armée, elle, dans une déclaration de son porte-parole , le général Nabil Abdallah, rétorque que ce sont les FSR qui ont commencé.
Dans leurs déclarations, les deux forces se contredisent. Le général Burhan a affirmé que l’armée régulière contrôlait le palais présidentiel et l’aéroport international, revendiqué plutôt par les forces de soutien rapide.
Appel à la fin des hostilités
Les appels à un cessez-le-feu « immédiat » de l’ONU, de l’Union africaine, de la Ligue arabe, et même de l’ancien Premier ministre civil Abdallah Hamdok semble rien n’y faire. Joint au téléphone par la télévision Al-Jazeera, Mohamed Hamdane Daglo a indiqué que les paramilitaires « ne s’arrêteront pas avant d’avoir pris le contrôle de l’ensemble des bases militaires ». De son côté, l’armée a qualifié les RSF de milice rebelle.
Origine du conflit entre les deux généraux
Alliés lors du putsh d’octobre 2021, les deux généraux Abdel Fattah al-Burhane et Mohamed Hamdane Daglo ont vu leur relation se dégrader ces derniers mois. Le différend entre les deux hommes forts porterait sur l’avenir des paramilitaires. Si l’armée régulière ne refuse pas l’intégration des FRS , elle veut malgré tout imposer ses conditions d’admission et limiter dans le temps leur incorporation. Le général Daglo, lui, réclame une inclusion large et une place au sein de l’état-major.
Créée en 2013 pour combattre les rebelles de la région du Darfour (ouest), les Forces paramilitaires de soutien rapide (FSR) ont ensuite été chargée de protéger les frontières et de maintenir l’ordre. Affiliées au Service de sécurité et de renseignement, le nombre de ces Forces de soutien rapide n’est pas connu, mais il dépasserait les dizaines de milliers d’hommes.
Le Tchad ferme sa frontière avec le Soudan
Face à cette conjoncture de troubles, le Tchad pays voisin du Soudan a annoncé la femeture de ces frontières et un renforcement de leur sécurité.