Le Tchad veut miser sur la transformation de ses produits de l’élevage pour soutenir sa croissance économique. Alors que le pays est toujours très dépendant des abattages artisanaux et la commercialisation des bétails sur pied vers les pays voisins comme le Cameroun et le Nigeria, la création des unités modernes de transformation locales pourrait générer d’importants dividendes et contribuer à la lutte contre le chômage des jeunes.
Au Tchad, la commercialisation de la viande repose essentiellement sur des pratiques artisanales. Pourtant le potentiel animal du pays est estimé à plus de 110 millions de têtes de bétail selon les chiffres officiels. La transformation de cette filière à partir des unités modernes pourrait générer environ 1.700 milliards de FCFA par an selon une étude approuvée par le gouvernement et son partenaire ARISE. Ainsi la filière pourrait générer près de 45 mille emplois supplémentaires.
Pour capter ces fonds, le Tchad prévoit en partenariat avec ARISE la mise sur pied de sept Zones Industrielles Spécialisées pour la transformation et la modernisation de la filière bétail d’ici 2035. Le projet porte sur un coût global de 550.milliards de FCFA. Toutefois selon les acteurs, la modernisation de la filière doit tenir compte des difficultés des éleveurs. Notamment l’accompagnement en alimentation des bétails en période de soudure et l’amélioration de l’accès à l’eau dans certaines zones arides du pays.
Selon le plan de développement de la filière bétail-viande validé par un comité interministériel et les acteurs de l’élevage, le Tchad compte intensifier l’exportation de ses produits animaliers vers les pays de la CEMAC et de la CEEAC, en attendant des accords bilatéraux de commerce entre le Tchad, l’Egypte et l’Angola.
