Au Tchad, quelques jours après l’interpellation de l’opposant Succès Masra par la police judiciaire pour des soupçons d’incitation à la haine, les acteurs politiques et les citoyens appellent au calme. Ils estiment qu’il faut laisser la justice situer les responsables des auteurs des affrontements meurtriers qui se sont soldés par le massacre de plus de quarante personnes innocentes au sud du pays le 14 mai 2025. Pour le Gouvernement, il faut éviter de faire de la récupération politique sur une procédure judiciaire grave que le massacre des citoyens.
Au Tchad, l’opposant et ancien Premier ministre Succès Masra a été arrêté le 16 mai 2025 par la police judiciaire pour des soupçons d’incitation à la haine. Cette interpellation intervient quelques jours après les violences qui ont fait plus de quarante morts dans le sud du pays. Alors que la procédure judiciaire se poursuit, les autorités appellent les acteurs politiques et les citoyens au calme.
“Ce sont des tchadiens qui ont été massacrés, quarante deux personnes massacrées et un village tout entier incendié. Je pense qu’à un moment donné, il faut avoir de la décence envers les victimes. Il y a des moments où un pays doit se recueillir. Je pense qu’à un moment, il faut s’arrêter et compatir et ne pas toujours faire de la récupération politique. La justice tchadienne, elle est là, elle est indépendante, elle va faire son travail. ”
GASSIM CHERIF MAHAMAT, Ministre de la Communication – Tchad
Pour les acteurs de la société civile et les citoyens, l’heure est au recueillement et à la compensation avec les familles endeuillées. Ils estiment que la justice doit faire son travail pour situer les responsabilités sans tenir compte des avis politiques et sans abîmer le tissu social en ce moment où la cohabitation pacifique est mise à rude épreuve.
“Sincèrement, nous on veut que la paix règne. Les tchadiens ont beaucoup souffert et on a fait couler beaucoup de sang et ce, depuis plus de quarante ans. Nous, on veut la paix.”
MADJI URBAIN, Citoyen – Tchad
Pour rappel, plus d’une vingtaine de personnes sont interpellées par la police judiciaire dans le cadre de l’enquête relative à ces massacres qui ont indignés les tchadiens dans leur ensemble. Les avocats des accusés appellent la justice au respect des procédures et à éviter de prendre des décisions basées sur l’émotion collective.



