Le Tchad présente un nouveau candidat à la direction générale de l’Asecna, l’Agence pour la sécurité de navigation aérienne en Afrique et à Madagascar. L’ancien ministre Adoum Younousmi a été désigné par la nouvelle ministre de l’Aviation civile pour candidater à ce poste alors qu’il y a déjà un candidat tchadien en campagne depuis 2022 avec le soutien du gouvernement. Une situation qui sème la confusion au sein de l’administration. Pour certains experts, le Tchad doit clarifier cette situation qui minimise la chance du pays à ce poste de l’Agence pour la sécurité de navigation aérienne en Afrique et à Madagascar.
Au Tchad, le ministère des Transports et de l’Aviation civile a annoncé la candidature de l’ancien ministre Adoum Younousmi à la direction de l’ASECNA alors que le pays dispose déjà d’un candidat désigné par le président de la République en 2022. La candidature de l’ancien directeur général de l’Autorité nationale de l’aviation civile, Mahamat Awaré Neissa, a été portée au niveau communautaire par les pays de la CEMAC lors du dernier sommet des chefs d’Etat à Yaoundé en 2023. Le pays se retrouve ainsi avec deux candidats officiels au même poste. Une situation qui sème la confusion au niveau national et qui divise l’administration.
“Nous avons envoyé des émissaires dans tous les pays membres de l’ASECNA. Le Gouvernement a mis sur pied en 2023 une commission au niveau national pour travailler à promouvoir la candidature du Tchad auprès des pays africains pour le mandat 2024-2028 de direction de l’ASECNA. Nous avons beaucoup travaillé et envoyé beaucoup de courrier aux pays amis avec le profil du premier candidat acté par les chefs d’Etat de la CEMAC. Mais aujourd’hui, une nouvelle candidature est annoncée, nous ne savons pas si nous pouvons continuer faire campagne ou passer la main. Nous attendons en vain une clarification.”
Mahamat Awaré Neissa, Candidat à la direction générale de l’ASECNA – Tchad
Depuis le début de l’année 2023, le Tchad était en campagne officielle pour le poste de Directeur général de l’ASECNA et a reçu le soutien de 12 pays membres de l’institution. Pour certains diplomates, cette annonce récente d’un autre candidat pour ce même poste, alors que les autorités n’ont pas retiré officiellement leur confiance au premier candidat en course, fragilise la chance du pays de diriger cette prestigieuse institution de la sécurité de navigation aérienne.
“Cette situation qui perdure n’est pas à l’avantage de la candidature du Tchad pour diriger l’ASECNA. Je crois que le gouvernement doit très rapidement prendre une décision ou laisser le premier candidat déjà en campagne continuer. De toute façon c’est le Tchad qui gagne si nous avons quelqu’un compétent à l’ASECNA. Le Tchad a reçu beaucoup de soutiens pour ce nouveau mandat de l’ASECNA, ce n’est pas propice de tergiverser.
ALI ABDEL-RHAMANE HAGGAR, Enseignant-chercheur – Tchad
Pour rappel, le Tchad a retiré de la course son candidat au poste du directeur général de l’ASECNA en 2020 suite à une entente avec les pays d’Afrique de l’Ouest pour favoriser la candidature du Niger. En retour, le Tchad est supposé présenter un candidat en 2024 avec les soutiens de 12 pays membres de l’ASECNA. L’Agence compte 18 États africains membres ainsi que la France et contribue à la gestion des espaces aériens et à la fourniture des services de sécurité de la navigation aérienne.
