A Kariari, une localité située dans la province de l’Ennedi Est, les salles de classe de l’école primaire sont pleines à craquer. Et pour cause, l’école peine à contenir les nouveaux élèves venus du Soudan suite aux affrontements interarmées qui persistent dans ce pays voisin. Pour trouver des solutions à cette situation urgente pour les élèves et pour les enseignants, les autorités ont lancé la construction de trois nouvelles écoles pour désengorger les salles de classe. Une initiative saluée par les réfugiés et les communautés d’accueil.
Sadia Souleymane, une élève de CM1 à l’école primaire de kariari, dans la province de l’Ennedi Est, partage une salle de classe avec ses amis réfugiés venus du Soudan. Elle partage aussi son table-banc de deux places avec quatre autres élèves à cause de la surpopulation de la salle. Prévue pour accueillir 45 élèves, l’effectif dans cette salle de classe a doublé cette année avec l’arrivée massive des réfugiés. Pour désengorger les écoles dans les régions frontalières, le gouvernement et son partenaire la Banque Mondiale ont lancé, à travers le programme d’appui aux réfugiés et aux communautés d’accueil, la construction de huit établissements scolaires supplémentaires dans les provinces de l’Ennedi Est et de Wadi-Fira. L’objectif est de répondre à l’urgence de la scolarisation des enfants autour des camps de réfugiés.
“Notre pays le Tchad est confronté à plusieurs défis relatifs à l’afflux constant des réfugiés venant du pays voisin. Nous accueillons à ce jour sur notre territoire, plus d’un millions de personnes en détresse. Une situation impacte sérieusement nos planifications en dépit de nos moyens limités. Nous faisons l’essentiel dans le cadre de la solidarité pour accueillir nos frères en détresse et la construction des nouvelles écoles répond à la priorité et à l’urgence de la scolarisation des enfants réfugiés et ceux des communautés hôtes qui sont obligés de partager leurs structures scolaires qui ont une capacité limitée.”
ASSOUYOUTI MAHAMAT ABAKAR, Ministre de l’Economie – Tchad
Ces nouvelles écoles qui sont en construction permettront d’accueillir plus de 4000 élèves issus des camps des réfugiés et des villages environnants dans les provinces de l’Ennedi-Est et de Wadi-Fira. Ces localités sont aussi dotées de quatre centres de santé pour les prises en charge médicale des réfugiés et des communautés d’accueil. Les autorités plaident pour la solidarité internationale au profit des réfugiés au Tchad dont la situation humanitaire se détériore.
“La couverture sociale des réfugiés comprend aussi la construction des nouveaux centres de santé pour répondre aux besoins sanitaires aussi bien des réfugiés que des communautés hôtes. Ces centres vont assurer le paquet minimum prescrit par le ministère de la santé publique. Il s’agit des salles de consultation prénatale, de consultation curative, d’accouchement, de vaccination et de planification familiale.”
JAPHET DOUDOU BEINDJILA, Coordonnateur national du PARCA – Tchad
Pour rappel, le Tchad accueille plus d’un million de réfugiés soudanais répartis dans des dizaines de camps installés dans les régions Est du pays et l’afflux des nouveaux réfugiés continue suite aux affrontements inter armés qui se poursuivent au Soudan. Une situation qui provoque une crise humanitaire sans précédent au Tchad alors que le pays est déjà en urgence alimentaire.
