Au Tchad, les musiques locales peine à décoller face aux influences grandissantes et historiques des musiques congolaises et maghrébines. Malgré les difficultés liées à la promotion des musiques traditionnelles, certains artistes essayent de vulgariser auprès des jeunes de plus en plus occidentalisés, des musiques tirées du tiroir. C’est le cas de l’artiste musicien Djasrabé Ndildongar qui promeut à travers ses chansons et ses instruments de musique locaux, les rythmes traditionnels ancestraux.
L’artiste Djasrabé Ndildongar, surnommé Djas-valeur est un musicien qui promeut la musique locale à travers des chansons et des danses folkloriques tirées des tiroirs tchadiens. Celui qui a commencé très tôt la musique dans la chorale vient de mettre sur le marché son troisième album avec des sonorités uniquement en langue locale. Pour lui, au-delà de sa passion pour les rythmes traditionnels, son métier d’enseignant lui a appris à adapter son message à son public qui n’est pas forcément alphabétisé.
“Je fais de la musique tradi-moderne c’est-à-dire je chante des chansons et j’utilise les instruments du tiroir. Mais, dit-on que la musique n’a pas de frontière, donc, je visite de temps en temps la rumba congolaise. Sinon, dans mes albums, je suis exclusivement dans les musiques traditionnelles notamment le saï, le gourna, le bayan et bien d’autres rythmes de chez nous pour mieux m’adresser à mon public.”
DJASRABE NDILDONGAR, Musicien – Tchad
Djasrabé Ndildongar estime que faire danser les siens au rythme de leur culture et au pas cadencé de leur tradition est un devoir social. Ces différents concerts sont organisés dans les milieux modestes et accessibles au public. Les concerts sont une occasion pour lui de faire passer des messages de cohabitation pacifique, de la promotion de la femme dans la société et de l’éducation des enfants.
“Je vie dans la société et donc je m’inspire des vécus quotidiens de mes compatriotes, des individus ou des groupes de personnes. Je regarde du côté de la politique notamment la gestion des cités, je m’inspire des vies sociales de nos leaders communautaires, quel exemple montrent-ils à la société et je regarde surtout le mode de vie de la nouvelle génération des jeunes pour constater comment assimilent-ils nos traditions. Je traite beaucoup de thèmes sociaux, politiques et culturels mais surtout à travers la musique locale.”
DJASRABE NDILDONGAR, Musicien – Tchad
Pour rappel, l’artiste musicien Djasrabé Ndildongar est un enseignant de formation qui se définit, lui-même, comme un éducateur attitré de la société. Pour l’artiste, l’éducation de la société et la préservation des bonnes mœurs prime sur le business culturel.
