Après trois semaines de grève, les syndicats de la magistrature du Tchad ont décidé de suspendre leur mouvement, lancé pour protester contre le climat d’insécurité dans lequel ils travaillent. Même s’il n’y a pas d’unanimité à l’issue de l’assemblée générale tenue à cet effet, une grève d’un mois sera observée.
Au nombre des conditions exigées pour un retour à la normale de la magistrature au Tchad, figurent des armes de poing pour une protection des magistrats, jusqu’ici pas encore mises à leur disposition, tout comme l’augmentation de leur salaire. Les juges très en colère plaident pour le maintien du mot d’ordre de grève. Mais pour le président du Syndicat des magistrats du Tchad, il faut donner du temps au gouvernement pour tenir ses engagements.
« Nous avons décidé de suspendre la grève pour un délai d’un mois pour donner la possibilité au gouvernement de concrétiser les instructions fermes données par le chef de l’État.»
Moussa Wadé Djibrine, Président du Syndicat des magistrats – Tchad
En attendant, la grève est suspendue jusqu’au 6 mai 2022. Tous les magistrats se plieront à la reprise de leurs activités. Mais d’ici là, de nombreux juges, qui n’acceptent pas la suspension de leur mouvement sans aucune contrepartie, remettent en question la légitimité des directions de leurs syndicats respectifs.
« Nous sommes dans une lutte syndicale. Et en la matière, lorsque des perspectives s’offrent, il faut donner aux partenaires un délai raisonnable pour la concrétisation des revendications.»
Moussa Wadé Djibrine, Président du Syndicat des magistrats – Tchad
La plupart des magistrats en colère ont plaidé pour que la grève soit prolongée. Depuis trois semaines, pas un seul soldat parmi ceux qui ont attaqué les magistrats n’a été arrêté. Si la situation ne s’améliore pas d’ici un mois, les magistrats ont l’intention de reprendre la grève.
