Dans l’ombre des grandes arènes internationales, un autre combat se joue, plus discret mais tout aussi intense. Celui d’une jeunesse togolaise qui, à coups de poings et de sacrifice, forge les prémices d’un rêve audacieux et bien décidée à inscrire son nom dans l’histoire du MMA, un sport en pleine ébullition sur le continent. Entre passion, précarité et ambition internationale, plongée au cœur d’un mouvement naissant dans les cages de combat.
À quelques encablures du tumulte de la ville, au cœur de la Pitbull Gym à Lomé, les murs suintent d’efforts et de résilience. Pas de projecteurs, ni de strass. Juste des gants usés, des regards déterminés et le son sourd des corps qui cognent le sol. Ici, une nouvelle génération de combattants togolais façonne son avenir à la sueur du front. Parmi eux, Georges, jeune combattant, rêve comme tous, de se faire une place dans le MMA, mais ce rêve n’est pas exempté de défis.
Déjà pour la préparation, il faut s’entraîner deux fois par semaine, tous les jours et quand tu n’as pas les moyens, c’est compliqué. À côté, il faut faire des choses pour subvenir à tes besoins, acheter des compléments, des trucs. Vu qu’on n’a pas de sponsor, on se débrouille.
Georges Willikey Awassiwou, Combattant de MMA
Ce qui anime Georges et ses pairs, c’est bien plus qu’un simple amour du sport. C’est une quête d’identité, de dépassement de soi et une possible porte de sortie d’une réalité sociale difficile.
Pour moi, c’est une passion que je vis. L’objectif, c’est comme tout le monde, de devenir un champion interplanétaire, intégrer les meilleures ligues que ce soit, l’UFC, viser d’autres ligues encore plus mondiaux.
Georges Willikey Awassiwou, Combattant de MMA
Bien que le MMA suscite un intérêt croissant, son développement au Togo reste limité par le manque d’infrastructures et de financements. Le pays ne dispose d’aucun centre entièrement équipé, et les coachs ou athlètes assurent souvent seuls les coûts. À l’échelle africaine, seuls 19 pays sont affiliés à l’International MMA Federation IMMAF, freinant la structuration du sport. Dans ce paysage fragile, Éric Favre Nations League, qui a tenu sa deuxième édition à Lomé, apparaît comme une initiative prometteuse pour professionnaliser la discipline sur le continent.
Ma plus-value est matérielle, elle est dans l’organisation et elle est surtout dans ma volonté de faire les choses avec cœur, avec passion, pour pouvoir aider tous ces jeunes à trouver la voie des champions, mais en leur donnant un message que les choses se font étape par étape. Je n’en fais pas une affaire de business, j’en fais une affaire de mission, de réussir ce pari au niveau de l’Afrique en général.
Éric Favre, Promoteur de la ligue Éric Favre Nation
Dans une société où les opportunités sportives restent rares, ces combattants togolais osent rêver grand. Le MMA au Togo n’en est qu’à ses débuts, mais il avance, porté par une jeunesse résiliente et affamée de reconnaissance. Le chemin est encore long, mais au Togo, les graines du changement sont semées. Et à chaque combat, elles prennent un peu plus racine.