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Togo : Sadikou Oukpedjo redonne une identité aux “OUBLIÉS” de Tromelin

Au 18e siècle, des esclaves ont été abandonnés sur l’île de Tromelin au large de Madagscar, perdus dans l’oubli. Aujourd’hui, l’artiste togolais Sadikou Oukpedjo leur redonne un visage et bientôt un nom, à travers son exposition « Les Oubliés », présentée à la galerie Dagoma à Paris.

Dans la galerie Dagoma, au cœur de Paris, l’artiste togolais Sadikou Oukpedjo expose “Les Oubliés”. Une série d’œuvres sur miroir et de sculptures représentant les esclaves abandonnés sur l’île de Tromelin au XVIIIe siècle. Une mémoire figée dans le verre et la matière, une mémoire qui interroge.

Un travail puissant qui a suscité un vif intérêt lors du débat organisé ce jeudi 6 Février. Curieux, passionnés d’art et d’histoire mais aussi des archéologues ont échangé sur cette mémoire trop souvent reléguée au silence. Et pour cause, aucun centre de recherches sur l’esclavage n’existe aujourd’hui en France. C’est donc un débat artistique, historique mais aussi politique qui s’est déroulé dans le 6e arrondissement de la capitale hexagonale. 

Ça a toujours été politique. L’œuvre d’art contemporain aujourd’hui nous rappelle des histoires par lesquelles nous appréhendons notre vie sociale. Je pense qu’on est obligé de parler de la politique dans l’art contemporain. “

adikou Oukpedjo, Artiste Contemporain – Togo

Le message est fort, le message est puissant mais il est surtout nécessaire. L’esclavage est une période de l’histoire sombre très peu documenté ou représenté de manière artistique. Ce qui est encore plus frappant c’est que les esclaves sont eux-mêmes rarement mis en avant quand les artistes tentent de documenter cette époque. Sadikou Oukpedjo, lui, redonne un visage aux oubliés. Bientôt, il leur offrira aussi des noms pour leur donner l’éternité.

“Non seulement je vais leur donner l’éternité mais une identité. La chose la plus médiocre et horrible qu’on puisse faire à une personne est de lui voler son identité. Même s’ils n’avaient pas échoué sur l’île, s’ils étaient arrivés là où ils allaient c’était évident qu’on leur refuse leur nom et qu’on leur donne un nom qui n’est pas le leur, qu’ils devaient accepter malgré eux. Donc aujourd’hui je leur restitue leur identité en quelque sorte” 

Sadikou Oukpedjo , Artiste Contemporain – Togo


Une démarche qui résonne particulièrement alors que la mémoire de l’esclavage peine encore à trouver sa place dans l’espace public occidental. Peu de monuments, peu d’initiatives officielles des gouvernements occidentaux, et une histoire qui reste méconnue du grand public.

À travers ses œuvres brutes et bouleversantes, Sadikou Oukpedjo inscrit ces oubliés dans notre présent. Un geste fort pour refuser l’effacement. D’où l’importance de leur donner des noms selon lui. Des noms pour les reconnaître, des noms pour la postérité, des noms pour qu’ils ne soient plus jamais oubliés. 

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