Le Cameroun entre dans une nouvelle ère minière. Le 15 juillet 2025, le ministre des Mines, de l’industrie et du développement technologique a procédé au lancement technique du projet d’exploitation de la bauxite de Minim-Martap dans la région de l’Adamaoua. Un projet géant porté par la société CAMALCO, filiale camerounaise de l’australienne CANYON Ressources, qui s’annonce comme l’un des plus ambitieux d’Afrique.
Dans les vastes étendues de l’Adamaoua, un projet minier d’envergure prend forme. Après des années de prospection et de planification, le projet d’exploitation de la bauxite de Minim-Martap est officiellement lancé. Le 15 juillet 2025, le ministre des Mines et du Développement technologique, Fuh Calistus Gentry, a donné le coup d’envoi technique de cette initiative dans la localité de Minim-Martap.
« Notre bauxite. Il faut le dire, on a deux types de bauxite. Il y a la bauxite qui a des teneurs très élevées, à 51%, qu’on ne trouve pas. C’est très rare. Il coûte 15 dollars plus que la bauxite ordinaire. Sur ça, on a déjà identifié plus de 100 millions de tonnes. C’est cette bauxite seulement qui va être exportée. Mais on a 600 millions de tonnes de bauxite ordinaire. C’est ça qui va être transformé. Sur place, pas à Kribi. Ici, dans l’Adamaoua. »
FUH CALISTUS GENTRY, Ministre des Mines, de l’industrie et du développement technologique – Cameroun
Ce vaste chantier industriel comprend plusieurs volets stratégiques : la construction d’une mine à ciel ouvert, la construction de 45 kilomètres de route entre Minim et la gare de Makor, des aménagements ferroviaires jusqu’au port autonome de Douala. L’instauration future d’une usine de transformation en alumine devrait s’ajouter dès 2027. Un projet structurant qui place la région au cœur de la future chaîne de valeur de l’aluminium.
“Nous avons mené une étude approfondie des règles ferroviaires et avons commandé 22 locomotives et 560 wagons, ainsi que d’autres contrats d’exploitation. L’objectif est de définir une date de début d’expédition d’oxyde réaliste, fixée au premier semestre 2026.”
RANA PRATAP SINGH, DG CAMALCO – Inde
Avec un potentiel de plus de 99 millions de tonnes de bauxite exploitables sur deux décennies, Minim-Martap pourrait propulser le Cameroun parmi les acteurs clés du marché mondial de l’aluminium. Les retombées économiques s’annoncent prometteuses : l’État percevra 10 % de la valeur du minerai, tandis que les communautés locales bénéficieront de 1 % du chiffre d’affaires, sans oublier les dividendes et impôts générés par l’activité. Le projet devrait également intégrer les populations dans une démarche de développement durable, en misant sur l’emploi local et les infrastructures sociales.
« Depuis ma tendre enfance, depuis l’époque où mes parents étaient à l’école, ils ont entendu parler de la bauxite de MINIM-MARTAP. Aujourd’hui, nous disons enfin. Enfin, c’est là, c’est en train de débuter. Ce qui a été fait, nous disons déjà merci à CAMALCO, et merci au président de la République. »
ZOUBAINATOU SALIHOU, Sénatrice Vina – Cameroun
Au-delà de l’activité minière, le projet inclut la réhabilitation de 600 kilomètres de voies ferrées entre Makor et Douala. Une nouvelle colonne vertébrale logistique se dessine, essentielle pour l’exportation du minerai. Plus de 1 000 emplois directs devraient être créés dans un premier temps. À Minim-Martap, le gouvernement ambitionne transformer ce gisement en levier de croissance nationale.



