En Centrafrique, l’agriculture représente plus de la moitié du PIB soit 53%, et emploie près des trois quarts de la population active. Mais ce poids économique contraste avec une réalité difficile : faible productivité, dépendance aux importations, manque de mécanisation. Face à ces défis, des initiatives publiques et privées tentent d’impulser une nouvelle dynamique.
En Centrafrique, l’agriculture représente près de 53 % du Produit Intérieur Brut selon les données de la Banque mondiale et emploie plus de 70 % de la population active. Pourtant, le pays continue d’importer l’essentiel de ses produits alimentaires. Entre opportunités inexploitées et initiatives émergentes, le gouvernement œuvre pour mettre en place des dynamiques en cours dans le secteur agricole centrafricain.
Le gouvernement à travers le ministère de l’Agriculture est conscient de cette situation et a entrepris un certain nombre d’actions parmi lesquelles, l’élaboration d’une loi de code foncier et rural qui se trouve en ce moment sur la table de l’Assemblée nationale. Un code d’investissement incitatif qui permet au secteur privé agricole de se déployer sur le terrain, aussi la création de l’office national de matériel agricole (ONMA) pour booster la mécanisation agricole.
Guismala HAMZA, Ministre de l’Agriculture et du développement rural
Face à ces nombreux défis, certaines entreprises locales tentent de renverser la tendance en investissant dans la transformation et la valorisation des produits agricoles. C’est le cas de SAGINCO, la Société d’Agro-industrie de Centrafrique. Installée depuis plusieurs années à Bangui, cette entreprise se veut un acteur clé de la relance agricole, en misant sur des partenariats avec les producteurs locaux et la création de chaînes de valeur compétitives.
Nous travaillons avec pas mal de projets qui sont au ministère de l’Agriculture, dans le cadre de certains projets n’est-ce pas, nous envoyons nos machines pour ce qu’on appelle la préparation des sols en faveur des bénéficiaires qui sont identifiés dans le cadre de ces projets là. Nous avons notre propre réseau de production avec quelques coopératives un peu éparpillées à travers le pays avec qui nous travaillons. En terme de superficie je pense qu’on est plus ou moins 3000 à 3200 hectares à peu près en tout.
Raed Hariri, Directeur général de SAGINCO
Avec environ 15 millions d’hectares de terres arables, la RCA dispose d’un potentiel agricole considérable. Les principales cultures incluent le manioc, les bananes, le maïs, le café et le coton. La part des exportations agricoles dans les recettes d’exportation est estimée entre 20 et 25 %, dominée par un secteur cotonnier en perte de vitesse avec une production de 8000 tonnes en 2025. Un secteur vital, mais encore confronté à de nombreux obstacles structurels.
