Centrafrique : Bangui la Coquette, entre charme et défis urbains

Nichée sur les rives majestueuses de l’Oubangui, Bangui, surnommée “la coquette”, charme par ses allées ombragées, ses statues emblématiques, sa cathédrale imposante et son village artisanal aux couleurs éclatantes. Mais derrière cette image pittoresque, la capitale centrafricaine se débat avec des défis persistants d’urbanisme, d’infrastructures et de gestion urbaine.

Fondée en 1889 sur une superficie de 10 à 15 km2, Bangui, capitale de la Centrafrique, s’étend aujourd’hui sur près de 347 km², conséquence d’une extension administrative récente. La capitale abrite plus d’un million d’habitants, soit près d’un quart de la population nationale. Son surnom de “coquette” lui vient de ses palmiers alignés, de ses fleurs tropicales et de son atmosphère conviviale. Le village artisanal du premier arrondissement, vitrine culturelle de la ville, dépasse la simple fonction de marché : il constitue un levier de promotion de l’artisanat local, de préservation du patrimoine et de soutien économique aux centaines d’artisans qui y travaillent.

“Ici nous avons des tableaux en ailes de papillons qui sont des spécialités, spécificités de la République Centrafricaine et qui sont faits à base des ailes de papillons des collections entomologiques avec des designs variés. Nous avons aussi des tableaux en collection de bois, la marqueterie et les structures sur bois. Moi-même je réalise des tableaux en ailes de papillons et des structures sur bois. Nous faisons aussi les tableaux en peinture et nous avons aussi ce qui vient des autres pays de la CEEAC, de la CEMAC.”

Bruno KPOBE, Président de la Fédération des artisansCentrafrique

La ville fait face à une pression démographique croissante, à un déficit d’infrastructures et à une gestion complexe des services urbains. Selon le maire, le seul ramassage des ordures nécessite entre 10 et 15 millions de FCFA par jour, soit jusqu’à 5,4 milliards de FCFA par an pour couvrir toute la capitale. En juin 2022, la mairie a obtenu 400 millions de FCFA de la Banque africaine de développement (BAD) pour financer l’étude de faisabilité d’un schéma directeur et plusieurs projets prioritaires : plan énergétique, assainissement, forage d’eau potable.

“Aujourd’hui, nous sommes en train de faire de telle sorte que Bangui soit reconnue à travers certains paramètres et ces paramètres sont connus. Une ville viable, une ville où la mobilité elle est régulée, une ville où la sécurité est bien comprise, une ville où tout le monde s’engage, toutes les communautés s’engagent à faire de telle sorte que le tissu économique qui a été entaché soit refait.  Bangui est la première ville subsaharienne qui a dressé son plan énergetique à hauteur de 1 milliard de dollar et d’où ma désignation en tant qu’ambassadeur climat pour la grande région de l’Afrique centrale la CEEAC. Et aujourd’hui, Bangui est dans toutes les instances des collectivités territoriales de la sous-région, en tant que président des maires d’Afrique centrale, du continent vice-président des maires d’Afrique, du monde membres du bureau mondial des maires. 

Emile-Gros-Raymond NAKOMBO, Maire de la ville de BanguiCentrafrique

Ces dix dernières années, quelques chantiers ont marqué le paysage : réhabilitation d’axes routiers structurants, aménagement des berges de l’Oubangui, modernisation de certains espaces publics. Mais pour les autorités comme pour les habitants, “Bangui la coquette” est désormais à la croisée des chemins : conserver son charme historique tout en affrontant, avec des moyens limités, les défis d’une capitale en pleine mutation.

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