L’Assemblée nationale de Djibouti a voté le 26 Octobre 2025 à l’unanimité pour supprimer la limite d’âge de 75 ans pour les candidats à la présidence, une mesure qui pourrait permettre au président Ismaïl Omar Guelleh de briguer un sixième mandat en avril 2026.
Le parlement de Djibouti a voté le 26 Octobre en faveur de la levée de la limite d’âge pour la présidence, ouvrant la voie à une possible candidature du président Ismaïl Omar pour un sixième mandat. La constitution fixait auparavant à 75 ans l’âge maximum pour se présenter, mais le chef de l’État, âgé de 77 ans, pourrait désormais se représenter en 2026, sous réserve de la validation finale de la réforme.
Le projet de loi est une proposition du Parlement, modifiant certains articles de la Constitution, conformément à l’aspiration du peuple djiboutien. Je tiens à féliciter, en premier lieu, le président de l’Assemblée nationale, de l’initiative qu’il a prise, avec l’approbation de l’ensemble des parlementaires, pour traduire concrètement dans les faits, la volonté populaire des Djiboutiennes et des Djiboutiens. En espérant que les honorables représentants du peuple vont suivre concrètement cette proposition.
Abdoulkader Kamil Mohamed, Premier ministre – Djibouti
Président depuis 1999 et réélu en avril 2021 avec une victoire écrasante de 97 % des voix, Ismaïl Omar bénéficie du soutien de ses partisans qui mettent en avant la stabilité qu’il apporte à Djibouti, une enclave relativement pacifique dans une Corne de l’Afrique marquée par les conflits. De leur côté, les opposants s’inquiètent de la concentration du pouvoir et de l’affaiblissement du renouvellement démocratique.
Dans un pays démocratique, on a besoin d’institutions fortes à la place des hommes forts. Or, à Djibouti, on vient de constater que la dernière modification constitutionnelle qui octroie au président Omar Guelleh la possibilité de se représenter aux élections, en contournant la limite d’âge, fait que la constitution s’est mise au service d’un homme au lieu d’être neutre au service de tous. Alors, pour juguler cette impression d’avoir taillé une loi sur mesure, il faudrait ouvrir les jeux démocratiques de telle sorte que les autres candidats puissent se présenter avec des programmes alternatifs, afin que le peuple puisse trancher, comme ça on verra si les soutiens populaires dont jouit le président Omar Guelleh résistera au pluralisme des candidats pour les élections à venir dans ces pays.
Kerwin Mayizo, Analyste politique – RD Congo
La réforme devra encore être ratifiée le 2 novembre avant d’entrer en vigueur, faisant de l’élection de 2026 un moment clé pour le pays.



