Maroc : le Projet de Loi de Finances 2026 adopté

La Chambre des représentants a validé la première partie du Projet de Loi de Finances 2026 par 165 voix contre 55. Dernier budget de la législature, le texte prend désormais la direction de la Chambre des conseillers pour une seconde lecture.

Au Maroc, la Chambre des représentants a adopté le 14 novembre 2025 la première partie du Projet de Loi de Finances 2026, dernier budget de la législature. Le texte a été validé à une large majorité, avec 165 voix pour et 55 contre, sans abstention. Cette adoption marque une étape clé avant son examen par la Chambre des conseillers, dans un contexte de débats nourris entre majorité et opposition, qui ont rythmé cette première lecture.

 L’objectif de 4,8 % de croissance économique et de 2 % d’inflation est certes ambitieux mais réalisable. Cependant, dans un contexte international où le Maroc n’a pas la maîtrise de tous les facteurs, les conditions macroéconomiques ne sont pas pleinement favorables à son atteinte. Cet objectif reste réaliste, mais sa réalisation nécessitera des efforts soutenus et constants. 

KERWIN MAYIZO, Analyste politique

Les discussions les plus vives ont porté sur les arbitrages fiscaux et douaniers, notamment l’article 4 qui révise les droits de douane sur plusieurs catégories de médicaments et produits de santé. Le gouvernement défend un cadrage macroéconomique misant sur 4,8 % de croissance, 2 % d’inflation, et une réduction du déficit budgétaire entre 3,5 % et 4,7 % du PIB. Il met également en avant un effort budgétaire de 140 milliards de dirhams consacré à l’éducation et à la santé. L’opposition, elle, juge que les services publics restent sous pression et que les priorités sociales sont encore insuffisamment couvertes.

Au niveau de la révision douanière sur les produits de santé et des réformes visant la protection et l’appui aux PME, ces mesures peuvent effectivement renforcer l’État social. Toutefois, le gouvernement continue de jouer un rôle délicat : la santé reste une revendication forte de la jeunesse dans la rue. On constate que certains produits ont vu leur taxation augmenter, tandis que d’autres ont été allégés. L’objectif est à la fois de permettre les importations et de protéger les marchés intérieurs. Mais à la moindre erreur dans cet équilibre délicat, c’est encore une fois la jeunesse qui risque de manifester dans la rue.

KERWIN MAYIZO, Analyste politique

Le PLF 2026 porte aussi des réformes structurantes : appui renforcé aux PME, généralisation de la protection sociale, lutte contre l’informel et création annoncée de 37 000 emplois. Des mesures que l’exécutif présente comme un levier pour consolider l’État social tout en soutenant l’investissement privé. Le texte devrait passer sans difficulté la seconde lecture à la Chambre des conseillers, ne revenant devant les députés qu’en cas d’amendements majeurs, ultime étape avant la clôture budgétaire de la législature.

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