La Conférence des Nations Unies sur le Commerce et le Développement (CNUCED) a publié un récent rapport alarmant révélant une tendance inquiétante concernant le ratio dette/PIB dans les pays africains. Selon ce rapport, le nombre de pays africains dont ce ratio dépasse les 60% est passé de 6 en 2013 à 27 en 2023, mettant en lumière une situation de plus en plus préoccupante en termes de dette publique sur le continent. Cette escalade du ratio dette/PIB est attribuée à plusieurs chocs exogènes mondiaux, tels que la pandémie de COVID-19, le conflit Russo-Ukrainien et la crise climatique en cours. Le rapport révèle que 769 millions d’Africains, soit près des deux tiers de la population du continent, vivent dans des pays où les paiements d’intérêts dépassent les dépenses publiques dans l’éducation ou la santé.
Le nombre de pays africains dont le ratio dette/PIB dépasse 60 % est passé de 6 pays en 2013 à 27 pays en 2023, notamment en raison de nombreux chocs exogènes mondiaux tels que la pandémie de Covid-19, la guerre en Ukraine et la crise climatique. selon un récent rapport publié par la Conférence des Nations Unies sur le commerce et le développement (CNUCED). Le rapport souligne que 769 millions d’africains vivent actuellement dans des pays où les paiements d’intérêt sur la dette dépassent les dépenses publiques dans des secteurs vitaux tels que l’éducation ou la santé, ce qui rend la gestion de la dette publique encore plus difficile.
“La covid 19 et la guerre en Ukraine ont eu des conséquences négatives sur les économies africaines, la récession économique, l’inflation à 10 points mais aussi des pertes fiscales énormes pour les pays non producteurs de pétrole.”
Meissa BABOU, Économiste – Sénégal
Intitulé « Un monde de dettes : un fardeau croissant pour la prospérité mondiale », le rapport souligne que le remboursement de la dette devient également plus coûteux, affectant de manière disproportionnée le développement des pays en développement. En 2023, ceux-ci ont payé 847 milliards de dollars d’intérêts nets, soit une augmentation de 26 % par rapport à 2021.
“Aujourd’hui beaucoup de produits comme le carburant, l’électricité ou l’eau ont connu quand même des augmentations de prix. Et donc les populations croissent sous le poids de cette recherche de financement pour combler un gap que la fiscalité ou les ressources du pays ne peuvent pas faire. “
Meissa BABOU, Économiste – Sénégal
Notant que les pays en développement consacrent actuellement une plus grande partie de leur PIB au paiement des intérêts (2,4 %) qu’aux initiatives climatiques (2,1 %), la CNUCED propose un plan de réforme du système institutionnel financier mondial et promeut les objectifs de développement durable (ODD) des Nations Unies pour résoudre la crise de la dette.