Comment le numérique peut-il être un facteur de stimulation de la chaîne de valeur de l’industrie ferroviaire? La question est au centre du 3ème congrès africain sur le numérique dont les travaux se sont ouverts le 28 mai 2024 à Yaoundé, la capitale camerounaise. Une occasion pour les acteurs du secteur ferroviaire d’échanger sur les perspectives à l’essor de ce secteur porteur de croissance.
Quelle est la portée du numérique sur les besoins de croissance et de rentabilité du secteur ferroviaire en Afrique? Tel était l’une des questions au menu des travaux du 3ème congrès africain sur le numérique ferroviaire qui s’est ouvert à Yaoundé le 28 mai 2024. Estimé à environ 75 000 km sur une surface de 30,2 millions de km², soit une densité d’environ 2,5 km pour 1 000 km², le réseau ferroviaire africain est l’un des moins dense du monde, la densité des autres continents étant à une moyenne de 23 km pour 1 000 km². Pour inverser la courbe, la digitalisation de ce secteur pourrait booster la chaîne de valeur du ferroviaire autant qu’il peut augmenter la sécurité, la fiabilité, et même la rentabilité et l’expérience clients.
“Avant, le ferroviaire était sous-exploité, mais aujourd’hui on se rend compte que c’est une arme économique pour un pays. Numériser le ferroviaire, les processus du métier, tout ce qui concourt ou participe à l’activité ferroviaire, ce serait vraiment un atout économique incommensurable.”
Sylvio Mbopda, ingénieur digital – Cameroun
Placé sous le thème : “le digital : un défi pour booster la chaîne de valeur du ferroviaire”, le 3ème congrès africain sur le numérique ferroviaire intervient dans un contexte d’émulation et d’application en faveur d’une industrie du transport plus dynamique et compétitive. Pour l’Union international des chemins de fer, il est impératif de s’arrimer à l’ère de la digitalisation pour pérenniser et stimuler le service ferroviaire. Le rendez-vous va permettre de revisiter les bonnes pratiques mises en œuvre et travailler à en trouver de nouvelles.
“Le ferroviaire est en plein développement dans le monde entier et particulièrement en Afrique et le digital est partout, il est absolument crucial de développer des applications digitales dans le monde ferroviaire. Concrètement il y a déjà des applications ferroviaires inédites qui ont été mises en œuvre; Dans nos deux premiers congrès au Cap et à Tunis, on a pu mettre en évidence toutes les bonnes pratiques des compagnies ferroviaires africaines, et de la chaîne de valeur africaine. Dans ce troisième congrès on va continuer à montrer les bonnes pratiques et en plus on va montrer tout ce que l’union international des chemins de fer peut apporter au secteur ferroviaire en Afrique.”
Christian Chavanel, Coordinateur de la région Afrique UIC – France
Ce rendez-vous se tient également dans le cadre de la réalisation de l’Agenda 2063 de l’Union Africaine dont plusieurs initiatives ont été prises afin de stimuler le secteur ferroviaire en Afrique parmi lesquelles la Vision 2063 pour le développement des chemins de fer en Afrique ou encore le projet de réseau ferroviaire intégré à grande vitesse en Afrique (RIFA), un projet phare de l’Agenda 2063 de la CUA qui vise essentiellement à faciliter la réalisation de la vision de l’institution consistant à intégrer l’Afrique physiquement et économiquement.