Au Bénin, la révision de la Constitution agite l’opinion à deux ans environ de la fin du second et dernier mandat constitutionnel du président Patrice Talon. Au motif de relecture du Code électoral en perspective des élections générales de 2026, c’est l’option que défendent des soutiens du président Patrice Talon. À travers un rendez-vous média qui a lieu le 8 janvier 2024 au Palais de la présidence, le Chef de l’État a clarifié sa position sur la question de la révision constitutionnelle.
Tout est parti d’une décision de la Cour constitutionnel du Bénin, en date du 4 janvier 2024, invitant le parlement à modifier le code électoral pour, d’une part, rétablir l’égalité du pouvoir de parrainer à l’égard de tous les maires en 2026 et rendre conformes à l’article 49 de la Constitution révisée en 2019, les dispositions de l’article 142, alinéa 6 du code électoral adopté la même année. Dans la foulée, le 22 janvier, Patrice Talon entreprit des échanges avec les députés. De cette rencontre il était ressorti que Patrice Talon n’entendait pas réviser la constitution. Face à la presse, le chef de l’Etat s’est prononcé sur la question de la relecture du code électoral.
“ J’ai dit aux députés, que ce soit du Bloc républicain, de l’Union progressiste ou des Démocrates quand je les ai reçus dans un débat technique, je leur ai dit attention, vous devez corriger de sorte que ce soit les nouveaux élus qui parrainent mais si vous voulez faire autrement et que vous qui êtes en exercice vous souhaitez parrainer, alors là il faut modifier l’ordre des élections. “
PATRICE TALON, Président de la République, Bénin
Au terme des échanges, entre le président Talon et les députés, une proposition de révision de la constitution avait été déposée par le président du groupe parlementaire Bloc Républicain, Assan Seïbou membre fondateur de l’un des partis de la mouvance présidentielle. Le député, expliquant son acte, n’avait pas hésité à indiquer qu’il avait échangé avec Patrice Talon avant de prendre l’initiative. Le président de la République, pour sa part, a dit aux médias qu’il ne compte pas réviser la Constitution.
“ Je ne veux aucune révision de la Constitution, le rythme électoral, le calendrier électoral laissé tel quel et c’est ma position aujourd’hui devant vous. “
PATRICE TALON, Président de la République, Bénin
La proposition de loi du député Assan Seibou a été soumise à la commission des lois du Parlement, qui doit donner son avis. Le parti d’opposition, “les Démocrates”, n’entend pas soutenir une révision de la Constitution. À noter que pour faire adopter une révision de la Constitution par le Parlement, il faut disposer du vote des 4/5 des députés soit au moins 88 parlementaires. Cependant, les deux partis de la mouvance disposent de 81 élus, notamment 53 pour l’Union Progressiste le Renouveau (UPR), et 28 pour le Bloc Républicain (BR). Les 28 restants appartiennent au parti d’opposition “Les Démocrates” présidé par l’ex-chef d’État Thomas Boni Yayi.