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Burkina Faso : les langues locales désormais officielles au détriment du français

Le gouvernement burkinabé a adopté le 06 décembre 2023, un projet de loi révisant la Constitution et consacrant désormais les langues nationales comme langues officielles. Selon ce texte, le français, langue officielle du pays depuis l’adoption de la constitution du 27 janvier 1997 est relégué au rang de « langue de travail ».

C’est un tournant historique et un grand changement qui s’annonce au Burkina Faso. Selon un projet de loi révisant la Constitution adopté le 06 décembre 2023, les langues nationales comme le mooré, le dioula, le fulfuldé devraient être érigés en langues officielles. Ceci, au détriment du français, relégué en « langue de travail ». Selon le gouvernement burkinabè, cette décision s’inscrit dans le cadre de la réalisation d’une des principales missions de la transition. Ce projet de loi qui doit encore être voté par l’Assemblée législative de transition prévoit également « l’institution de mécanismes traditionnels et alternatifs de règlement des différends ».

La Transition a pour mission d’opérer les réformes institutionnelles et administratives en vue de renforcer l’ancrage démocratique et faire davantage participer le peuple à la vie de la nation. Sur les réformes que comporte ce projet de loi, il faut noter : l’institution des langues nationales comme langues officielles, le français, lui demeure une langue de travail.”

Edasso Rodrigue Bayala, Ministre de la Justice et des Droits humains

Depuis l’arrivée au pouvoir le 30 septembre 2022, du capitaine Ibrahim Traoré, le Burkina Faso entretient des relations exécrables avec la France, ancienne puissance coloniale et partenaire historique. Et ce tournant linguistique au Burkina Faso n’est pas un phénomène isolé sur le continent africain. Le Mali a également adopté une nouvelle constitution, promulguée le 22 juillet 2023, qui positionne les langues nationales en tant que langues officielles, réduisant le français au rang de langue de travail. Cette décision de l’avis de certains experts s’inscrit dans une démarche plus large de renforcement de la souveraineté et de l’identité culturelle.

Ce n’est que justice rendue parce qu’aujourd’hui, il est difficile de se développer en utilisant la langue des autres. Chez nous en Afrique, on dit que l’enfant apprend la langue au dos de sa maman. Cela veut simplement dire que c’est dès le berceau que nous devons apprendre nos langues nationales à nos enfants, et les amener à comprendre que ces dernières ne sont pas des langues vernaculaires, mais plutôt des langues comme toutes les autres langues.

Daouda Emile OUEDRAOGO, Analyste politique

Les décisions révolutionnaires du gouvernement burkinabé ne se limitent pas à l’aspect linguistique, mais touchent également les relations diplomatiques. En août 2023, le Burkina Faso, avait mis fin à la convention de non-double imposition signée avec la France en 1965 et rompue des accords militaires. Le Burkina Faso, à l’instar de plusieurs autres Etats africains, se dirige vers une ère nouvelle où le plurilinguisme et la valorisation des langues locales prennent une place centrale.

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