The Okwelians, en partenariat avec la Fondation de l’innovation pour la démocratie a mobilisé, du 16 au 19 Septembre 2024 à Douala, dans la capitale économique du Cameroun, des acteurs de la recherche pour repenser les conditions d’une justice plus centrée sur l’humain.
La Commission des droits de l’homme du Cameroun, institution publique, reconnaît un phénomène de surpopulation carcérale avec un taux d’occupation des prisons de 164,25% au 15 avril 2024. Dans une communication faite à l’occasion de la Journée africaine de la détention provisoire le 25 avril 2024, la Commission se disait préoccupée par la lenteur dans le traitement des dossiers de détenus en information judiciaire; condamnant en outre, et de manière “vigoureuse”, les cas de détention provisoire abusive constatés dans plusieurs prisons du Cameroun.
Préoccupé par cette situation et d’autres défis liés au fonctionnement de la justice, le laboratoire d’idées The Okwelians et la Fondation de l’innovation pour la démocratie ont rassemblé, du 16 au 19 septembre 2024 à Douala, une trentaine d’ universitaires et d’experts en droits de l’homme, nationaux et internationaux, pour explorer les conditions d’une “réhuma;nisation de la justice”. Les travaux se sont tenus sous la coordination des professeurs Claude Assira et Akodah Ayewouadan, tous deux facilitateurs de la 2ème édition du programme Campus chercheurs, autour du thème « Justice et démocratie : replacer l’humain au cœur de la justice ».
Très souvent vous vous retrouvez en prison sans tomber dans l’angélisme béat; mais, vous pouvez être en prison parce que vous n’ avez pas été en accord avec votre voisin qui est un puissant colonel et il ne faut pas que la prison déshumanise les détenus; pour qu’ils continuent à rester des hommes, pour qu ils reprennent leur place normalement au milieu du monde libre.”
Dans le détail, les experts mobilisés pour cette deuxième édition de Campus Chercheurs du “think do tank” ont poussé la réflexion sur des sujets divers tels que l’accessibilité de la justice, la confiance en la justice, la qualité de la justice, la surpopulation carcérale, les représentations sociales des modes alternatives de règlement de litiges, entre autres.
Nous avons essentiellement durant ces trois jours réfléchi, nous avons produit des idées, nous avons libéré la parole pour justement permettre aux lauréats chercheurs de s’imprégner et enfin que dans les travaux qui rendrons, nous puissions voir germer des idées nouvelles et innovatrices qui vont permettre de faire bouger des lignes.
La prison, et plus largement la justice selon les experts, sont donc des données à voir sous l’angle de secteurs subissant des dysfonctionnements qui sont à résoudre, suscitant des rapports et des plans d’action.