Anicet-Georges Dologuélé, ancien Premier ministre et figure de proue de l’opposition centrafricaine, se repositionne sur la scène politique à l’approche de la présidentielle. Sa réputation de technocrate pragmatique et son appel à l’apaisement soutiennent sa candidature. Toutefois, celle-ci est déjà entachée par sa renonciation à la nationalité française et, plus récemment, par une polémique judiciaire concernant l’authenticité de son certificat de nationalité. Cette situation place son ambition politique au centre d’un défi majeur pour la résilience des institutions du pays.
Ancien Premier ministre et figure majeure de l’opposition centrafricaine, Anicet-Georges Dologuélé se présente à nouveau à la présidentielle du 28 décembre 2025. Âgé de 68 ans et originaire de Bozoum, l’économiste mise sur son image de technocrate pragmatique et son appel à l’apaisement pour séduire les électeurs. Avant de briguer le pouvoir, il a occupé des postes clés à la BEAC et à la Banque de Développement des États de l’Afrique Centrale, puis a été ministre des Finances et Premier ministre sous Ange-Félix Patassé entre 1999 et 2001.
De notre point de vue et de l’observation que nous avons du processus, on force beaucoup trop, c’est depuis le début qu’on force tous les délais ainsi que chaque détail au lieu de le faire sereinement, on l’a forcé au détriment de l’électeur. En plus de cela s’est ajoutée cette question de sécurité donc il faut être plus sûr que quand les élections se tiendront, les électeurs iront voter et que tout sera en place pour que le vote se passe de manière sereine.
Anicet-Georges Dologuélé, candidat de l’Union pour le renouveau centrafricain (Urca) – Centrafrique
Après la crise centrafricaine, Dologuélé fonde l’Union pour le Renouveau Centrafricain, l’URCA, en 2013. Arrivé en tête du premier tour de la présidentielle de 2015, il avait été battu au second tour par le président Faustin-Archange Touadéra. Depuis, il critique régulièrement le gouvernement, dénonçant la mauvaise gestion, les dérives législatives et les blocages institutionnels. Arrivé deuxième lors de la présidentielle du 27 décembre 2020, avec 21,01% des suffrages exprimés, Anicet-Georges Dologuélé se présente comme une alternative modérée, centrée sur la réconciliation nationale et la relance économique pour sortir le pays de la violence et des ingérences étrangères.
Notre pays a trop souffert et a besoin de respiration et c’est ce que je veux apporter à la République Centrafricaine c’est une respiration c’est-à-dire faire taire les armes et se tourner vers l’économie pour que les jeunes aient de l’espoir. On parle trop politique dans ce pays et on parle très peu d’économie. Le libéral que je suis veut ramener l’entreprise privée en Centrafrique.
Anicet-Georges Dologuélé, candidat de l’Union pour le renouveau centrafricain (Urca) – Centrafrique
Sa candidature est cependant fragilisée par des controverses juridiques. Après avoir renoncé à sa nationalité française pour respecter la Constitution interdisant depuis 2023 aux binationaux de briguer la présidence, un tribunal de Bangui a annulé en octobre 2025 son certificat de nationalité centrafricaine. L’opposition parle d’instrumentalisation politique. Dans un pays profondément polarisé, cette affaire transforme le parcours de Dologuélé en véritable test pour la solidité des institutions et un enjeu majeur pour l’avenir politique de la Centrafrique.



