L’Égypte a annoncé son intention de lever 5 milliards de dollars grâce à son programme d’introduction en bourse d’ici la mi-2024. Ce programme lancé en 2019 vise à attirer des investissements étrangers et à stimuler la croissance économique du pays. Le programme d’introduction en bourse comprend la vente de parts de sociétés publiques notamment dans les secteurs de l’énergie des télécommunications de l’immobilier et des services financiers. L’Égypte prévoit également de privatiser des entreprises publiques dans le cadre de ce programme.
L’Egypte veut mobiliser 5 milliards de dollars en faisant introduire cinq sociétés d’Etat sur le marché boursier entre début octobre 2023 et fin juin 2024. Un rapport publié mardi 29 août par le Centre gouvernemental d’information et d’aide à la décision indique que des participations seront offertes sur l’Egyptian Exchange dans plusieurs sociétés.
“Lorsque ces sociétés sont placées en bourse, le gouvernement égyptien attend y recevoir de l’argent qui va permettre de faire face aux engagements en cours et à long terme en termes de dette. Mais aussi pour ne pas continuer à dépenser sur les sociétés, l’État a en même temps décidé de privatiser plusieurs entreprises publiques. Cette privatisation tout azimut va non seulement alléger le poids de l’État mais augmenter la puissance du secteur privé dans la gestion des biens publics et aussi dans le produit intérieur brut.”
Honoré Justin MONDOMOBE, Expert en Intelligence économique / Cameroun
Février 2023, le pays avait annoncé la cession de participations de l’Etat dans 32 sociétés en vue de mobiliser des ressources budgétaires et de relancer une économie mise à mal par une succession de chocs externes. A cet effet, pour les exercices 2023 et 2024, les besoins de financement extérieurs devraient atteindre respectivement 19 milliards USD et 22,5 milliards USD selon l’agence de notation Fitch Ratings.
“Cette privatisation presque immédiate et généralisée va permettre à l’Égypte de faire face aussi à ses engagements sociaux, en matière de protection de l’environnement, ce qui ne peut pas être fait en même temps que ça coûte cher au pays d’entretenir des entreprises assez lourdes dans des domaines très compétitifs comme les télécommunications, l’électricité et bien d’autres.”
Honoré Justin MONDOMOBE, Expert en Intelligence économique / Cameroun
Pour rappel, le gouvernement égyptien avait déjà adopté fin décembre 2022 un document stratégique sur l’actionnariat des entreprises, qui prévoit un important désengagement de l’Etat des secteurs non stratégiques, au profit des investisseurs privés locaux et étrangers. L’objectif est de porter la contribution du secteur privé à l’économie à 65% en 2025 contre 30% en 2021.