La corruption coûte chaque année 5 milliards USD au Maroc, représentant entre 3,5% et 6% du PIB, selon les données de l’Instance nationale de la probité, de la prévention et de la lutte contre la corruption (INPPLC) rendues publiques le 8 octobre 2024. Malgré d’importantes réformes, la corruption demeure un enjeu crucial pour le développement économique et social du royaume. Face aux défis persistants en matière de lutte contre la corruption, l’INPPLC propose notamment l’intégration de mesures spécifiques de lutte contre la corruption dans les budgets sectoriels.
Le Maroc perd chaque année 50 milliards de dirhams, soit environ 5,09 milliards USD, à cause de la corruption. Un rapport de l’Instance nationale de la probité, de la prévention et de la lutte contre la corruption (INPPLC) rendu public le 8 octobre 2024 révèle que ce phénomène représente entre 3,5% et 6% du PIB marocain annuellement. Le rapport met en évidence la dégradation des indicateurs de lutte contre la corruption dans le royaume chérifien observée depuis deux décennies.
La corruption tue l’initiative privée, limite les potentiels et consacre les disparités. L’efficacité de la Stratégie nationale de lutte contre la corruption a été affectée par les limites de son système de gouvernance, notamment au niveau de la supervision et de la coordination.
Bachir Rachdi, Président de l’INPPLC
En 2023, le Maroc a obtenu un score de 38 sur 100, selon l’Indice de perception de la corruption (IPC), enregistrant une baisse de 5 points en cinq ans. Un recul notamment attribué par l’INPPLC à un manque de coordination efficace et à une gestion sectorielle inadaptée. Les données de l’instance anti-corruption indiquent que 23% des entreprises marocaines ont été victimes d’actes de corruption en 2023, affectant principalement les processus d’octroi de licences et les marchés publics. De plus, 716 affaires liées à des délits financiers ont été enregistrées en 2023.
Il faudra que tous les citoyens soient mis au même pied d’égalité, qu’il n’y ait pas certains citoyens qui sont au-dessus des lois. La formation doit suivre aussi à tous les niveaux, que ce soit dans le public ou dans le privé. Il faut également qu’il y ait une cartographie des risques et un système de sanctions très sévère vis-à-vis de quiconque enfreint la loi.
Hamidine-Moctar KANE, Docteur en économie
Les autorités marocaines ont mis en place des mesures judiciaires, notamment une ligne téléphonique directe permettant de signaler les délits de corruption, afin de lutter contre ce fléau. Ce dispositif a entraîné l’arrestation de 243 personnes depuis sa mise en place en 2018. Face aux défis persistants en matière de lutte contre la corruption, l’INPPLC recommande l’intégration de mesures spécifiques de lutte contre la corruption dans les budgets sectoriels et une meilleure coordination entre les institutions nationales, ce qui permettrait de rétablir la confiance des investisseurs et de favoriser la croissance économique.