Dans un rapport récent publié par la Fondation pour la justice environnementale (EJF), il a été révélé que les revenus des pêcheurs au Sénégal ont chuté de manière alarmante, atteignant une baisse spectaculaire de 65%. Cette situation critique est directement attribuée aux pratiques non durables des chalutiers de fond, qui ont un impact néfaste sur les ressources marines et l’écosystème océanique. Le rapport de l’EJF, publié le 26 octobre 2023, met en lumière les conséquences dévastatrices de la pêche intensive pratiquée par les chalutiers de fond. Ces navires utilisent des filets traînants massifs qui s’étendent sur de vastes zones marines, raclant les fonds marins et capturant tout sur leur passage. Cette méthode de pêche destructrice entraîne la destruction des habitats marins fragiles, la capture d’espèces non ciblées et la diminution des stocks de poissons.
Au Sénégal, les conditions de vie dans les villages de pêcheurs artisanaux se détériorent en raison du déclin des ressources halieutiques et des revenus. Selon un rapport de la Fondation pour la justice environnementale (EJF) publié le 26 octobre 2023, Près des deux tiers des pêcheurs (65 %) affirment gagner moins qu’il y a cinq ans. Ainsi, « 88% des pêcheurs, 93% des transformatrices et 100% des mareyeurs ont déclaré avoir un accès plus limité au poisson pour leur propre consommation », indique le rapport. Ce phénomène est directement lié aux pratiques non durables et destructrices de l’environnement des pêcheurs au chalutier de fond opérant dans les eaux sénégalaises.
“Les côtes sénégalaises sont devenues très pauvres en produits halieutiques principalement à cause des contrats léonins signés avec les Européens et les Asiatiques qui pratiquent une pêche moderne non pas au filet même à la pompe. Ce qui fait que les techniques traditionnelles de nos pêcheurs, qui avec une pirogue et des filets et qui sont capables d’aller très loin dans la mer, sont devenues quand même très pauvres. Et cette baisse de revenus a entraîné l’exode. “
Meissa BABOU, Economiste – Sénégal
Le rapport indique en outre que les pêcheurs traditionnels sont également confrontés à l’intrusion illégale de navires industriels dans les zones réservées à la pêche artisanale, ce qui entraîne des destructions fréquentes des engins de pêche . Selon le rapport, 76 % d’entre eux ont vu leurs filets ou leurs lignes de pêche endommagés par les chalutiers.
“La solution serait quand même non seulement de laisser reposer à cette mer mais de veiller à ce que ces contrats puissent être contrôlés malheureusement nos marines nationales n’ont pas aussi les moyens de ce contrôle de contrats. Et voilà cela crée un désastre national.”
Meissa BABOU, Economiste – Sénégal
Selon les estimations, entre 2008 et 2018, la disponibilité des protéines de poisson par habitant pour les ménages sénégalais a reculé de 47 %. A rappeler que la pêche contribue à 3,2 % du PIB et 10,2 % des exportations du Sénégal, indique un rapport de 2022 du département américain de l’Agriculture.
