Tunisie : les partis politiques appellent à tenir en urgence une conférence nationale de salut
La rédaction
L’appel de ces partis politiques intervient au lendemain de la décision du chef de l’Etat Kaïs Saieb de geler les travaux du Parlement, de lever l’immunité de tous les députés, de limoger le Chef du gouvernement Hichem Mechichi et de prendre en main le pouvoir exécutif, conformément aux dispositions de l’article 80 de la Constitution.
Les partis Tahya Tounes, Afaq Tounes et Machrou Tounes appellent la classe politique à préserver les acquis de la révolution de 2011. Il demande au président Kaïs Saïed « d’établir une feuille de route dans le cadre d’une conférence nationale de salut qui se tiendrait en urgence ».
L’appel de ces partis politiques intervient au lendemain de l’annonce faite par le président Kaïs Saïed de geler les activités du Parlement, de démettre le chef du gouvernement Hichem Mechichi, le ministre de la Défense Brahim Bartagi et la ministre de la Justice par intérim Hasna Ben Slimane de leurs fonctions respectives, et d’assumer lui-même le pouvoir exécutif avec l’aide d’un gouvernement qui sera dirigé par un nouveau chef désigné par le président de la République, pour une durée de 30 jours.
Face à cette situation, le mouvement Machrou Tounes a dans un communiqué publié le 26 juillet 2021, appelé le Chef d’Etat à « clarifier son programme d’action dans le délai de 30 jours qu’il s’est accordé, en élaborant une feuille de route dans le cadre de l’organisation en urgence d’une conférence nationale de salut ». Le parti Machrou Tounes propose de son côté que cette conférence donne lieu à « l’organisation d’un référendum populaire pour changer le système politique et amender l’ensemble du système électoral ». Dans un communiqué, le mouvement Tahya Tounes a de son côté exhorté la classe politique à « assumer sa responsabilité historique et faire des concessions pour désamorcer les tensions dans le pays et restaurer la confiance de la population pour lancer une opération de sauvetage sur les plans économique, social et sanitaire ».
Les décisions du président Kaïs Saïed surviennent à la suite des manifestations populaires qui ont eu lieu dans plusieurs villes du pays exigeant le renversement de l’ensemble du système au pouvoir et pointant du doigt l’échec de l’opposition, au regard des crises politique, économique et sanitaire que traverse le pays.