Le deuxième mandat du président Edgar Lungu à la tête de la Zambie fait l’objet de fortes critiques sur les plans politique et économique. Le fort endettement, la dévaluation de la monnaie et la restriction des libertés dont l’accusent l’opposition et la société civile amoindrissent désormais ses actions visibles en matière de développement infrastructurel et industriel du pays.
Il est au pouvoir et en course pour un troisième mandat en Zambie. Le président Edgar Lungu, au sujet du bilan de son mandat qui se termine, met l’accent sur le développement des infrastructures et des industries du pays. Le chef d’Etat zambien a mis en place des mesures économiques incitatives à l’endroit des investisseurs. Le secteur énergétique a été mis en valeur pour atteindre cet objectif. La Zambie dispose à ce jour, d’une puissance électrique installée de 3 250 MW.
« Nous avons augmenté de 750 mégawatts la puissance électrique du pays. Il y a eu un essor dans les secteurs de l’industrie et des mines. C’est pourquoi il a été impératif d’investir dans des infrastructures énergétiques, dans les aéroports, dans des réservoirs. Dans sa vision 2021-2026, le gouvernement compte mettre l’accent sur l’aspect microéconomique de la Zambie en investissant dans l’amélioration des conditions de vie des populations »
Amos Chanda, membre du Front patriotique
Des infrastructures, certes. Mais en Zambie, les défenseurs des droits de l’Homme et les acteurs de la société civile notent un recul de la démocratie dans le pays. Ils dénoncent la militarisation de la police et la répression contre l’opposition.
« Je suis de ceux qui pensent que le gouvernement n’a pas assez agi contre la corruption. De plus, on a noté une réduction significative du respect des droit de l’Homme, le changement de la Constitution a divisé l’opinion, les activités de l’opposition et de la société civile, sont aujourd’hui très restreintes »
Sishuwa Sshuwa, Historien
« Nous observons des signes d’autoritarisme légalisé qui se définit par l’utilisation des lois pour asseoir le pouvoir. Nous avons vu les services de police être armés contre la population. L’espace public et la toile sont contrôlés sous le prétexte de l’application de la loi sur la cybercriminalité et le maintien de l’ordre public »
Linda Kasonde, Avocate
Après une décennie de règne d’Edgar Lungu, le constat général de l’évolution du pays est contrasté. La fin de son 2è mandat est marquée par une dégradation des perspectives économiques du pays, une importante dépréciation du kwacha, la monnaie locale , une hausse de 20% du taux d’inflation et 40% de la population en situation d’insécurité alimentaire.