Les ministres de 11 des 12 pays les plus touchés par le paludisme se sont retrouvés à Yaoundé au Cameroun, dans le cadre d’une conférence ministérielle sur le paludisme. Le rendez-vous visait à trouver des stratégies pour accentuer la lutte contre le palu par l’engagement politique et les sources de financement.
Selon les données de l’Organisation mondiale de la santé, en Afrique, la prévalence au paludisme est en augmentation depuis 2015. “Entre 2000 et 2015, il y a eu une réduction de 50% de la mortalité. Mais malheureusement depuis 2015, on est en train de revoir une résurgence des cas. Le nombre de cas est passé de 218 millions à 233 millions entre 2019 et 2022.” Une situation que les politiques locales en charge des questions de santé veulent inverser. Réunis à Yaoundé au Cameroun, les ministres des pays les plus affectés par le paludisme (Burkina Faso, Cameroun, Ghana, Inde, Mali, Mozambique, Niger, Nigeria, Ouganda, République démocratique du Congo (RDC) et la Tanzanie) ont signé la déclaration de Yaoundé, laquelle dénote leur engagement à réduire la mortalité dûe au paludisme de 90% au moins.
“Pour nous, au-delà de la réunion, c’est un rendez-vous de l’histoire, l’histoire du paludisme qui continue de s’écrire. La déclaration que nous avons signée, qui marque un point important dans le cadre de la lutte contre le paludisme, est déterminante pour la suite. Nous nous sommes engagés, nous allons nous mettre au travail.”
Manaouda Malachie, Ministre de la Santé publique – Cameroun
Les ministres s’engagent également à stimuler les financements en faveur de la santé, en dirigeant avec une plus grande détermination les programmes de lutte contre le paludisme. En 2022, l’OMS et ses partenaires n’ont mobilisé que 4,1 milliards de dollars, sur les 7,8 milliards de dollars pour la lutte contre le paludisme. Plusieurs pays africains ont implémenté le programme de vaccination contre le palu comme le Cameroun qui a reçu 331 200 doses du vaccin antipaludique RTS-S le 21 novembre 2023, et a lancé la campagne de vaccination le 22 janvier 2024. Des stratégies qui devraient permettre d’éradiquer la maladie dans ces pays-là. L’Algérie et Cap vert ont été déclarés exemptes de paludisme en 2019.
“Je pense que ce qu’ils ont fait peut également s’appliquer à d’autres États membres qui ont pris la décision d’atteindre cet objectif. Tout d’abord, il s’agit d’investir dans le financement des programmes, d’intensifier les interventions là où c’est nécessaire, de veiller à ce que l’utilisation des données guide le ciblage des actions afin que les ressources disponibles soient utilisées là où elles peuvent avoir le plus d’impact. Il s’agit donc d’impliquer le système de santé, de former clairement le personnel de santé, d’utiliser des données probantes pour leurs actions, de travailler avec des partenaires et, je pense, de travailler en étroite collaboration avec les communautés.”.
Matshidiso Moeti, Directeur Afrique de l’OMS – Botswana
La conférence ministérielle visait principalement quatre objectifs, notamment faire le point sur les progrès accomplis et les problèmes rencontrés dans la réalisation des cibles de la stratégie mondiale de l’OMS contre le paludisme ; débattre des stratégies d’atténuation et du financement de la lutte contre le paludisme ; convenir de stratégies et de mesures efficaces pour réduire plus vite la mortalité due au paludisme en Afrique ; et établir une feuille de route qui vise à renforcer l’engagement politique et la participation de la population à la lutte contre le paludisme, et qui prévoit un mécanisme de responsabilisation clair.