Malgré leur dynamisme, les femmes entrepreneures peinent encore à accéder aux financements nécessaires pour développer leurs activités. Entre exigences bancaires strictes et manque de garanties, le chemin vers l’autonomie financière reste semé d’embûches. Ce reportage explore les réalités du financement entrepreneurial féminin, les inégalités persistantes et les solutions novatrices qui visent à renforcer l’autonomisation des femmes et à dynamiser l’économie africaine.
Dans un monde où l’entrepreneuriat féminin ne cesse de croître, l’accès au financement reste l’un des plus grands défis pour les femmes entrepreneures. Pour de nombreuses personnes, l’aventure commence souvent par l’autofinancement. C’est le cas de NOTO-KADOU-KAZA, fondatrice de Sek Epices. Déterminée à faire grandir son projet, elle a investi ses propres économies pour lancer son activité. Mais très vite, elle s’est retrouvée confrontée aux limites de l’autofinancement.
Des prêts, j’ai sollicité plusieurs fois, ça n’a pas abouti. Les prêts qui n’ont pas abouti, je peux dire que ce sont surtout les banques. Ils en demandent trop. Nous qui sommes des petites entreprises, ce qu’ils nous demandent, ça nous dépasse parfois.
NOTO-KADOU-KAZA TENI, Fondatrice de Sek épices
Le constat aujourd’hui sur le terrain, quand vous allez dans une microfinance, vous avez plus de femmes que d’hommes. Parce que les microfinances ont été mises en place, sinon lancées, dans un souci de permettre l’inclusivité. Et donc, généralement, quand vous allez beaucoup plus dans les institutions formelles, dans les banques, etc., c’est compliqué parfois pour les femmes de se sentir à l’aise à cause de la garantie financière.
JOSUÉ PGNOZI TCHAH, Expert en financement entrepreneurial
Malgré les avancées pour faciliter l’accès au financement pour les femmes entrepreneures, de nombreuses inégalités persistent. Selon, le site New African, plus de 40 % des PME en Afrique subsaharienne sont sous la direction de femmes. Cependant, seulement une femme sur cinq peut bénéficier d’un financement institutionnel, ce qui engendre un manque à gagner en matière de financement de l’ordre de 42 milliards de dollars. Face à ces défis, certaines initiatives voient le jour. La Fondation Sephis, engagée dans l’accompagnement des femmes entrepreneures, joue un rôle clé dans la recherche de solutions.
Aujourd’hui, on est très heureux parce qu’on a eu l’opportunité de présenter à l’écosystème togolais le programme Women in Finance. Nous allons accompagner 150 PME dirigées par des femmes, et nous allons leur donner des ressources techniques suffisantes pour qu’elles puissent accéder au financement.
Sefora KODJO, Directrice de la Fondation SEPHIS
Les conditions sont accessibles pour la plupart des femmes. C’est un programme qui vient à point nommé pour encourager les femmes et voir comment accompagner individuellement chaque femme entrepreneure. C’est une très belle initiative.
NATHALIE KPANTE, Entrepreneure
Soutenir l’entrepreneuriat féminin, c’est stimuler la croissance et l’innovation en Afrique. Grâce à un accompagnement adapté, ces initiatives réduisent les inégalités et renforcent l’autonomisation des femmes. Toutefois, une mobilisation accrue des acteurs financiers et institutionnels reste essentielle pour pérenniser ces avancées.