Le Niger tourne une page importante dans la lutte régionale contre le terrorisme. Le pays a officiellement annoncé son retrait de la Force multinationale mixte, la coalition militaire qui combat Boko Haram et les groupes djihadistes dans la région du lac Tchad.
Le Niger tourne une page importante dans la lutte régionale contre le terrorisme. Le pays a officiellement annoncé son retrait de la Force multinationale mixte ce samedi 29 mars. Dans un communiqué diffusé à la télévision nationale, Niamey a annoncé avoir renommé son opération militaire dans la région de Diffa sous le nom de « Nalewa Dole ».
« À l’est du pays, dans la région de Diffa, l’opération jadis menée sous l’égide du secteur 4 de la Force multinationale mixte (FMM), porte désormais le nom de NALEWA DOLE. Ce changement d’appellation découle du retrait du Niger et traduit désormais la volonté affirmée de renforcer la sécurisation des installations et sites pétroliers du nord »
Communiqué – Armée Nigérienne
La FMM regroupait jusqu’ici le Cameroun, le Niger, le Nigéria et le Tchad.. La coalition militaire qui combat Boko Haram et les groupes djihadistes dans la région du lac Tchad fait l’objet de nombreuses critiques depuis sa création en 2015. Cette année-là déjà, le Niger et le Tchad avaient suspendu leur participation, dénonçant « l’incapacité du Nigéria à contenir les groupes terroristes sur son territoire ». En Novembre 2024 le gouvernement tchadien avait également menacé de se retirer de cette force dénonçant le manque de coordination au sein de la coalition, notamment autour de l’opération « Haskanite » lancée contre Boko Haram.
Désormais, Niamey opte pour un repositionnement qui selon les autorités s’accompagne d’une volonté de renforcer la gestion autonome de la sécurité nationale.
“La charte de la refondation prévoit désormais que la présence temporaire ou permanente de forces sur le territoire national est autorisé par le président de la république , chef de l’état chef des armées après consultation du peuple souverain par voie de référendum.
MAHAMANE ROUFAI LAOUALI – Secrétaire général du gouvernement
Le 21 mars dernier, plus de 40 civils ont perdu la vie, lors d’une attaque terroriste dans le village de Fonbita au sud-ouest du pays. Il va sans dire que pour Niamey, il devient stratégique de mobiliser ses forces à l’intérieur des frontières. Le gouvernement entend également protéger ses infrastructures pétrolières, de plus en plus ciblées par des attaques djihadistes. La Force multinationale mixte continuera ses opérations sans le Niger. Mais ce départ soulève des inquiétudes : la lutte contre les groupes armés dans la région pourrait en sortir affaiblie