La 1ère édition du Forum Africain de l’Économie Sociale et Solidaire (FORA’ESS 2024) s’est ouverte le 29 mai 2024 au Palais des Congrès de Yaoundé. Placé sous le thème : » les modèles africains d’économie sociale et solidaire : vers la co-construction d’une économie humaine ancrée dans les territoires. » Le rendez-vous ambitionne de mettre sur pied une plateforme interafricaine pour la promotion de l’économie sociale et solidaire à travers des actions concrètes.
L’endettement de l’Afrique est un facteur limitant face à ses ambitions de développement. Selon la Banque africaine de développement, la dette extérieure totale de l’Afrique a atteint 1 152 milliards USD à la fin 2023. Dans un monde capitaliste où la seule issue proposée comme solution à son désir de croissance et de prospérité est l’endettement, l’économie sociale et solidaire se pose en véritable alternative. Dans certains pays africain, elle est le socle de l’essor de la petite économie, notamment au niveau des PME qui constituent globalement 80 à 90% du tissu économique africain selon certaines estimations. C’est l’un des points sur lesquels les participants au 1er forum africain de l’économie sociale et solidaire, ouvert le 28 mai 2024 à Yaoundé s’accordent .
“Nos présidents l’ont compris, c’est pourquoi ils ont installé des ministères en charge des économies sociales et solidaires ou économies informelles. Il est important que ce genre de forum ait lieu, dans le cadre de la solidarité africaine, pour lutter contre la pauvreté et avoir des emplois décents.”
Inès Nefer Bertille Ingani Voumbo Yalo, Ministre de la promotion de la femme
“De plus en plus, on parle de l’économie sociale et solidaire qui tend de plus en plus à s’imposer comme une réelle alternative à l’économie capitaliste, à l’économie de marché. Nous avons la conviction que l’économie sociale et solidaire peut apporter cette contribution là, cette plus value pour stimuler le développement,
Amadou Kane, Spécialiste en développement – Sénégal
Positionner les pratiques africaines d’économie sociale et solidaire comme levier permettant de ré-inventer des économies territoriales viables, mais surtout de créer unE régulation qui encadre et favorise l’éclosion des éléments de l’économie sociale et solidaire dont les tontines, les coopératives et autres GIC, c’est l’un des plaidoyers à défendre dans ce rendez-vous. Au Cameroun par exemple l’économie sociale et solidaire contribue à elle seule pour environ 45% du PIB.
“Les tontines sont des leviers, des mécanismes très anciens en Afrique qui peuvent porter le développement, qui peuvent financer le développement. Donc il revient aux autorités publiques d’accompagner cette dynamique à travers des politiques publiques, des lois et règlements qui donnent de l’espace à ces initiatives pour qu’elles puissent éclore et atteindre leur plein potentiel.”
Amadou Kane, Spécialiste en développement – Sénégal
2500 participants venus de 32 pays africains prennent par à ce rendez vous économique placé sous le thème: » les modèles africains d’économie sociale et solidaire : vers la co-construction d’une économie humaine ancrée dans les territoires » et qui ambitionne de construire un mouvement africain inclusif, équitable, solidaire et centré sur les personnes à travers le partage de bonnes pratiques et expériences.