Au Tchad, l’afflux des réfugiés estimé à plus 1,1 millions dont plus de la moitié sont des enfants de moins de 14 ans préoccupe les autorités. La scolarisation de ces enfants est un défi supplémentaire pour le pays qui manque déjà d’infrastructures scolaires et de personnel enseignant qualifié. Pour répondre aux besoins croissants de la scolarisation des enfants réfugiés et favoriser les brassages sociaux, le gouvernement a lancé la gratuité de la scolarisation et a initié la création des écoles dans les camps. Une décision saluée par les réfugiés et les communautés hôtes qui n’auront plus à envoyer leurs enfants dans les villages voisins pour suivre les cours.
Au Tchad, la scolarisation des enfants réfugiés devient un véritable enjeu de l’éducation nationale. Plus de 2400 enfants sont en quête de scolarisation alors que les infrastructures scolaires existantes sont déjà saturées. Pour répondre à ce besoin urgent, le gouvernement et ses partenaires à travers le programme des filets sociaux ont lancé la construction de nouvelles écoles au sud du pays au profit des enfants réfugiés et des communautés hôtes. Une initiative saluée par les réfugiés qui plaident pour que ces infrastructures soient accompagnées de matériel didactique et du personnel enseignant.
« Avant je faisais de petites activités pour payer la scolarisation de mes deux enfants à l’école du village à côté mais ce n’est jamais suffisant pour couvrir les frais. J’ai encore de dette de l’école que je n’arrive pas à payer. La construction d’une école dans notre camp et la gratuité de la scolarisation est une bonne nouvelle. Nous plaidons pour que l’école soit équipée avec les matériels nécessaires pour la scolarisation de nos enfants. »
LAURENTINE NGARTOLBAYE, Réfugiée – Centrafrique
Pour les autorités, l’école est le meilleur endroit pour favoriser le brassage entre les enfants des communautés hôtes et les enfants réfugiés qui bénéficient désormais de la gratuité de la scolarisation et qui n’auront plus à parcourir des kilomètres pour aller en classe. Ces infrastructures initiées par le projet d’appui aux réfugiés et aux communautés d’accueil doivent être renforcées pour répondre au nouvel afflux des réfugiés qui continuent dans plusieurs provinces du pays.
«L’éducation des enfants dans le monde rural est l’affaire de tous car c’est le moyen le plus puissant pour transformer nos sociétés. L’avenir du Tchad dépend de l’éducation que nous offrons aujourd’hui à nos enfants, qu’ils soient réfugiés ou communautés hôtes. Nous devons continuer à investir pour préparer l’avenir même si la demande demeure de plus en plus grande. »
SAINTA NDEM NGOIDI, Ministre, secrétaire d’Etat à l’Économie – Tchad
Pour rappel, le Tchad accueille plus de 1,5 millions de personnes en déplacement forcé, dont plus de 1,1 million de réfugiés venus des pays voisins. Environ 70% des réfugiés répertoriés sont des femmes et des enfants de moins de 14 ans. Le Gouvernement et son partenaire la banque mondiale construisent davantage des infrastructures socio-éducatives pour leur réinsertion sociale.