Le Cameroun a démarré le 22 janvier 2024, une campagne de vaccination à grande échelle contre le paludisme avec plus de 300 000 doses du vaccin antipaludique RTS-S du laboratoire pharmaceutique britannique GSK, le premier à être validé et recommandé par l’OMS. Comment les populations accueillent-elles le vaccin? Le vaccin vient-il sonner le glas des autres méthodes préventives contre le paludisme?
Le Cameroun a reçu 331 200 doses du vaccin antipaludique RTS-S le 21 novembre 2023, et a lancé la campagne de vaccination le 22 janvier 2024. Des médicaments dits plus efficaces, destinés aux enfants de moins d’un an et dont l’objectif est de réduire les décès actuellement estimée à plus 6 000 par an, et représentant entre 14% à 17% des décès enregistrés dans les établissements de santé au Cameroun, selon le Programme national de lutte contre le paludisme (PNLP). Avec une fiabilité estimée à 30%, le vaccin reçoit un accueil mitigé des populations. Si certains l’acceptent de cœur joie, d’autres se montrent très réticents, plongés dans une certaine psychose.
“Si c’est pour la santé de l’enfant, je ne vois pas pourquoi je vais refuser”
Hélène, Jeune Maman, Cameroun
“J’ai fait vacciner mon enfant contre le paludisme, sans aucune crainte”.
Marie Gisèle Mballa, Jeune maman, Cameroun
Ces choses-là, quand ça arrive ici, c’est déjà périmé. On n’est plus sûr du vaccin! Les gens refusent par ce qu’on n’est plus sûr de quelque chose au Cameroun, on va te dire que c’est ceci alors que c’est pas ça.”
Angèle Elouma, Ménagère, Cameroun
“C’est normal que les gens prennent peur du vaccin parce qu’on sait que ces vaccins là peuvent apporter d’autres maladies”
Eugénie Nyassa, Etudiante, Cameroun
Si l’inoculation du vaccin devrait permettre de réduire substantiellement la prévalence au paludisme chez les nourrissons et chez la population en général sur le long terme, il est impératif de continuer de mener des actions de sensibilisation sur la destruction des gîtes larvaires des moustiques et à l’utilisation de la moustiquaire imprégnée, qui jusqu’ici, est l’un des moyens les plus efficace de prévention contre la maladie. Le rapport annuel 2022 du PNLP fait état de ce que 32% de personnes ne dorment pas sous moustiquaires, et seules 8 des 10 régions du Cameroun ont bénéficié de la mise à disposition gratuite de moustiquaires à ce jour.
“A la suite de cette situation vraiment alarmante, car nous savons que la Milda est l’une des méthodes les plus utilisées surtout dans les pays à forte endémicité palustre, pour mieux endiguer la maladie ou pour mieux protéger les populations contre le paludisme; les membres de CS4ME mènent un fort plaidoyer depuis des mois pour que les autorités gouvernementales et toutes les parties concernées puissent accélérer les actions qui doivent être mises en oeuvre pour que les populations puissent effectivement bénéficier de ces Milda.
Fidèle Bemadoum, Acteur de la société civile, Cameroun
Le Cameroun figure parmi les 11 pays les plus touchés par le Paludisme. Selon les données de l’Organisation mondiale de la santé, le paludisme a fait environ 13 839 morts dans le pays rien qu’en 2021. Des chiffres qui démontrent que le paludisme demeure un réel problème de santé publique.
