Pour atteindre son objectif de production journalière de pétrole estimée à 1,8 millions de barils par jour, l’Angola a annoncé le 22 décembre 2023 son retrait de l’OPEP sur fond de désaccord avec les quotas de production fixés l’Organisation des pays exportateurs de pétrole, jugeant qu’il était temps de « se concentrer davantage » sur ses propres « intérêts ». La décision du pays a été prise à la suite d’un conseil des ministres. Elle a été transformée le même jour en un décret ayant force de loi, signé par le président, Joao Lourenço.
L’Angola a déclaré, le 22 décembre 2023, son départ de l’Organisation des pays exportateurs de pétrole (OPEP) à la suite d’une nouvelle imposition sur les quotas de production. En effet, l’OPEP et ses alliés ont convenu de réduire davantage la production de pétrole en 2024 afin de stabiliser les prix mondiaux. L’Angola, l’un des principaux exportateurs de pétrole d’Afrique subsaharienne, qui vise une production journalière de 1,8 million de barils par jour, produit actuellement environ 1,1 million de barils par jour, ce qui contribue au total de 30 millions de barils de l’OPEP. Fin novembre 2023, l’Angola et le Nigeria, les deux poids lourds pétroliers du continent africain, s’étaient montrés mécontents de leur quota, révisé lors de la dernière réunion ministérielle de l’alliance, d’ailleurs reportée de plusieurs jours en raison de désaccords.
“En tant que membre jusqu’à l’application de la décision, nous avions toujours des devoirs. Je peux même ajouter qu’au cours des six dernières années la participation de notre pays à l’organisation était remarquable. Cela dit, aujourd’hui, il est temps qu’on se concentre sur nos stratégies et nos objectifs en matière d’hydrocarbures”.
Diamantino Pedro Azevedo, Ministre des Ressources naturelles
La décision de l’Angola réduit la part de l’OPEP sur le marché mondial du pétrole, qui s’établit à 27 millions de barils par jour, soit 27% du marché mondial de 102 millions de bpj.
“ Jusqu’à présent, nous n’avons pas eu d’influence sur les quotas, mais, si nous devions rester dans l’OPEP, nous subirions les conséquences de la décision de respecter les quotas de production. Dès lors, la meilleure décision pour notre économie était le départ.”
Diamantino Pedro Azevedo, Ministre des Ressources naturelles
Le départ de l’Angola de l’OPEP, après 16 ans d’adhésion, s’ajoute à une liste de pays, dont l’Équateur, l’Indonésie et le Qatar, qui ont quitté l’organisation. Cette décision a soulevé des inquiétudes quant à l’unité de l’OPEP et de sa coalition plus large, l’OPEP+, qui comprend la Russie et d’autres alliés.