Le secteur agricole mauritanien est un secteur porteur avec à son actif plusieurs filières expérimentées et d’autres en cours. Autosuffisante en riz, et par ailleurs exportateur de la pastèque, la Mauritanie dispose d’un potentiel hydrique de 11,5 milliards de mètre cube d’eau dont 15% seulement sont exploités. En matière d’énergie, le pays reste engagé dans un investissement responsable et voudrait mieux assurer ses besoins en ressources d’alimentation qui ne couvrent actuellement que 20%. Les opportunités de ce secteur, ainsi que celui de l’agriculture, ont été présentées à des hommes d’affaires et investisseurs du continent dans le cadre d’une mission multisectorielle organisée par le groupe Attijariwafa bank et Attijari bank Mauritanie.
L’agriculture en Mauritanie représente un des piliers de l’économie nationale. La population vit à 41% dans les zones rurales et les habitants tirent leurs revenus de ce secteur qui génère 25% du produit intérieur brut (PIB). La 36e Mission multisectorielle du groupe Attijariwafa bank autour des opportunités d’investissement dans l’agriculture et la pêche, tenue les 14 et 15 juin 2023, a permis de donner des orientations stratégiques sur ce secteur, qui fait face à des défis malgré son potentiel.
“Notre stratégie maintenant vise un peu à valoriser, exploiter ce potentiel dont sur les 137000 ha arables, nous avons à peu près 40 à 50 000 hectares aménagés donc nous avons un potentiel sur l’irrigué.”
Mohamed El Mokhtar, Conseiller technique au ministère de l’Agriculture
Le potentiel de terres cultivables de la Mauritanie est d’environ 513 000 hectares dont 135 000 hectares dans la vallée du fleuve Sénégal voisin. L’agriculture reste un secteur en quête de résilience et présente de nombreux défis axés autour de la performance et de l’accroissement de la productivité sur des bases durables. Le pays envisage à cet effet la mise en place de plusieurs projets structurants.
“Par exemple l’exonération de tout ce qui est matériel agricole et intrants, deuxièmement nous avons l’électrification, le désenclavement, la revue du plan hydraulique c’est-à-dire tout le réseau hydraulique du fleuve sera vraiment réhabilité pour libérer de nouveaux potentiels.”
Mohamed El Mokhtar, Conseiller technique au ministère de l’Agriculture
Notons entre autres le Projet d’appui à la Transformation agricole en Mauritanie (PATAM) et l’adoption de technologies agricoles innovantes, qui visent à l’amélioration de la sécurité alimentaire et des conditions de vie des populations à travers le développement inclusif et durable des filières agricoles. La production agricole mauritanienne ne répondant pas encore à la forte demande des marchés de la sous-région, elle présente des opportunités d’investissement attractives.
“Mais particulièrement le blé. Nous avons déjà fait des tests en Mauritanie et le rendement était très intéressant. Sa campagne commence à partir du mois de novembre et continue jusqu’au mois de mars donc il y a une grande opportunité, surtout pour les variétés à long cycle qui font de grands rendements. En matière de besoin de blé en Mauritanie, nous sommes encore très loin de l’autosuffisance, pas moins aussi des pays voisins de la sous-région.”
Moulay OUMAR, Président – Des interprofessions de l’horticulture
Garantir un avenir durable au secteur agricole en Mauritanie consisterait entre autres à renforcer les capacités des agriculteurs, organisations et institutions pour appuyer le développement communal et local, améliorer l’offre et demande grâce à des filières plus performantes et inclusives, adopter de nouveaux modèles de production à adapter aux changements climatiques pour de meilleurs rendements.
