Dimanche 27 août 2023, le ministère égyptien des ressources en eau et de l’irrigation a annoncé dans un communiqué que l’Egypte, l’Ethiopie et le Soudan ont repris leurs négociations au sujet du grand barrage controversé sur le Nil bleu en Ethiopie. Ces discussions, qui ont lieu au Caire, visent à mettre un terme aux mesures unilatérales autour de ce projet initié par l’Ethiopie.
Interrompues depuis avril 2021, les négociations entre l’Egypte, l’Ethiopie et le Soudan sur la construction du méga barrage éthiopien sur le Nil ont repris le 27 août 2023 au Caire. C’est ce qu’a indiqué le ministère égyptien des ressources en eau et de l’irrigation dans un communiqué publié le même jour. La partie égyptienne défend l’importance de parvenir à un accord équilibré et juridiquement contraignant sur les règles de remplissage et d’exploitation du barrage, qui réponde aux intérêts et aux préoccupations des trois pays. Le projet du grand barrage de la Renaissance GERD est source d’un contentieux régional depuis que l’Ethiopie en a entamé les travaux en 2011.
Les enjeux autour de ce bassin, sont de trois ordres à mon avis: politique économique et de souveraineté. Sur le volet économique, si l’industrie éthiopienne va connaître un essor très important grâce à ce grand barrage, les économies du Soudan et de l’Égypte ont un impact déjà assez négatif. Ce barrage pose des problèmes de souveraineté. Mais c’est aussi au nom de cette souveraineté que l’Égypte et le Soudan posent dès préalable et des conditions, aujourd’hui, négocier avec Addis-Abeba pour que l’accès au Nil continue dans les meilleures conditions.
Cyr MAKOSSO, Analyste politique
Le Grand barrage éthiopien de la Renaissance sur le Nil bleu est présenté comme vital par les autorités éthiopiennes et est perçu comme une menace par celles de l’Egypte et du Soudan. Le barrage constitue une menace existentielle selon l’Égypte, car ce pays dépend du Nil pour 97% de ses besoins en eau.
Ce barrage ne limitera pas l’accès à l’eau du Nil pour les populations soudanaise et égyptienne, mais il va énormément impacter le volet économique de ces populations. Il va énormément impacter leur vie sociale, puisque certaines activités qui étaient pratiquées autour du Nil et dans le Nil ne pourront plus l’être dans les meilleures conditions puisqu’il n’y aura pas suffisamment d’eau.
Cyr MAKOSSO, Analyste politique
Le remplissage du réservoir du grand barrage de la Renaissance lancé par l’Ethiopie en 2011 est un projet visant à bâtir le plus grand barrage hydroélectrique du continent africain. D’un coût d’environ 3,5 milliards d’euros, il doit permettre de doubler l’actuelle production éthiopienne d’électricité.