Au Tchad, le pays tourne au rythme des grèves généralisées. Les syndicats et les organisations de défense de consommateurs ont appelé samedi 18 février 2024 tous les travailleurs du secteur public comme privé à cesser de travailler pour protester contre l’augmentation des prix des carburants à la pompe. Alors que le pays est déjà en état d’urgence alimentaire, cette grève impacte négativement la vie des citoyens. Pour les autorités, cette augmentation contribuera à régler les problèmes sociaux notamment la cherté de vie mais les syndicats demandent son annulation sans condition.
Au Tchad, plusieurs syndicats et des organisations de défense de consommateurs mènent une grève générale de six jours dans tous les secteurs d’activités pour protester contre l’augmentation des prix du carburant. Cette grève qui a commencé le mardi 20 février 2024 a paralysé les activités économiques et les services publics essentiels comme les hôpitaux, les transports urbains, les écoles et les commerces de proximité. Pour la Confédération libre des travailleurs du Tchad, bien que cette grève affecte les populations, elle est la conséquence d’une décision unilatérale du gouvernement.
“Nous avons déposé un préavis et à partir de mardi passé hier, la grève a commencé. Aujourd’hui nous avons constaté que la grève est bien suivie dans le secteur public : les écoles sont fermées, les centres de santé sont fermés, les agents de l’Etat ont quitté leurs lieux de travail. Je crois que la grève est suivie à 100% par les travailleurs du secteur public qui sont les premiers impactés par cette mesure antisociale du gouvernement.”
BRAHIM BEN SEID, Confédération libre des Travailleurs du Tchad – Tchad
Avec l’augmentation des prix des carburants, les prix des produits alimentaires comme le pain et les coûts des transports ont aussi augmenté de plus de 40%. Bien que le gouvernement a manifesté son intention d’investir l’écart généré par cette augmentation dans les services sociaux de base, les travailleurs ont appelé les autorités à surseoir à cette décision.
“C’est la population de bas échelle qui subit les conséquences de cette augmentation des prix. Cette grève générale n’est rien d’autre que la résultante d’une décision unilatérale du gouvernement qui ne se préoccupe plus du social. Aujourd’hui les villes sont complètement paralysées, toutes les activités sont ralenties et après tout c’est le citoyen lambda qui empati. Cette situation est très difficile pour les populations qui subissent déjà d’autres crises sociales.”
ALLAYANMAL KLADEGUE, Mouvement citoyen Jeunesse contre la Vie chère – Tchad
Pour rappel, selon un arrêté conjoint signé par le ministre des Finances et celui du Commerce le 14 février 2024, le litre de super à la pompe connaît désormais une augmentation de 212 FCFA pour être fixé à 730 FCFA tandis que celui de gasoil croit de 118 FCFA pour être fixé à 828 FCFA. Ce qui représente une hausse respectivement de 41% pour le super et 18% pour le gasoil.