Avec un taux de mobilisation de ressources internes se situant à -10% selon les chiffres officiels, l’Afrique reste le continent enregistrant la plus faible mobilisation de l’épargne locale. Ce qui ralentit le développement et la croissance économique du continent. Pour aborder les causes et moyens de résilience des pays africains face aux chocs liés notamment à l’insécurité, au climat, à l’endettement et au surendettement, Africa24 s’est entretenu avec Abdoul Salam Bello, Administrateur du groupe Afrique II du groupe de la Banque mondiale.
La récente polycrise, notamment les problèmes liés au climat, à la pandémie de COVID-19 et à la multiplication des conflits, ont accéléré l’augmentation de la dette des pays africains. Selon les récentes données du Fonds monétaire international (FMI), la dette publique des pays d’Afrique subsaharienne atteignait 57 % du produit intérieur brut fin 2022 soit une vingtaine de pays du continent qui seraient en situation de surendettement ou en voie de l’être. Interviewé par Africa24, Abdoul Salam Bello, administrateur du groupe Afrique II au conseil d’administration du groupe de la Banque mondiale, revient sur les fondements du surendettement des pays africains.
“[…] Nous avons une difficulté d’accès, aujourd’hui plus qu’auparavant, aux ressources concessionnelles or nos pays ont quand même des besoins importants du fait même de la jeunesse de la population; du fait même des questions de connectivité liées à l’intégration régionale, liées à l’accès au marché, liées à la question de l’énergie. Tous ces sujets là amènent bien sûr les gouvernements de nos pays à chercher en permanence les financements pour adresser les besoins de développement, les besoins économiques.”
ABDOUL SALAM BELLO , Administrateur du groupe Afrique II à la Banque mondiale
Les chiffres officiels indiquent un taux de mobilisation de ressources internes des pays africains s’évaluant à -10%, l’un des plus faibles taux au monde. Afin de permettre à la majorité des pays africains en voie de développement d’être plus résilients face aux chocs liés à l’insécurité, au climat et à l’endettement, le haut responsable juge nécessaire de tripler l’enveloppe de 93 milliards de dollars mobilisée en 2022.
“[…] Il faut qu’on arrive déjà à tripler l’enveloppe existante, cette enveloppe est de 93 milliards de dollars mobilisée il y a un an et demi et nous disons qu’il faut tripler cette enveloppe justement pour aider à adresser les différents chocs auxquels font face nos pays que ce soit les chocs liés à la l’insecurité, les chocs liés au climat mais aussi les autre chocs liés notamment à l’endettement entre autres.”
ABDOUL SALAM BELLO , Administrateur du groupe Afrique II à la Banque mondiale
L’exploitation du potentiel des ressources naturelles et l’investissement dans le potentiel humain pourraient permettre d’améliorer la viabilité des finances publiques et de la dette des pays africains. Au cours des trois prochaines décennies, l’Afrique connaîtra une augmentation nette de sa population prévue de 740 millions de personnes d’ici 2050, selon les estimations de la Banque mondiale.