Relever le défis de l’autosuffisance alimentaire au Cameroun par l’accroissement de la production des petits fermiers, c’est l’ambition de la confédération africaine des acteurs agropastoraux. A travers un partenariat qui consistera à doter les paysans de matériel technologique, qui devrait les aider à mieux organiser et gérer leurs plantations, pour in fine obtenir de meilleures récoltes tant qualitativement que quantitativement. Au Cameroun, les paysans assurent 80% de la production agricole nationale.
En date du 11 décembre 2023, le Cameroun comptait quelque 2,9 millions de personnes, soit 10,6% de sa population, touchées par l’insécurité alimentaire, selon les chiffres de la Banque mondiale. Pour inverser la courbe dans un pays où le secteur agricole emploie plus 65% de la population active, et exploite environ 26% des terres arables, les initiatives publiques et privées se multiplient pour booster la production agricole du pays. C’est le cas notamment avec le projet de digitalisation de l’agriculture lancé par la Confédération africaine des acteurs agropastoraux.
Il est question pour nous de moderniser la campagne un million de jeunes acteurs agropastoraux lancée depuis un an maintenant. La digitalisation vient donner une certaine transparence sur cette professionnalisation du secteur agropastoral au Cameroun en particulier mais en Afrique en général.
Zomba’a Armand Doudjo, Président de la confédération africaine des acteurs agropastoraux
En Afrique, les chocs liés aux changements climatiques ont contribué à une réduction de 34% de la production agricole, selon une étude parue dans Nature climate change. La digitalisation de l’agriculture, l’une des stratégies envisagées pour relever le défi de l’autosuffisance alimentaire et de l’import substitution. Suite à l’accord signé le 19 avril 2024 entre les acteurs du secteur technologique et la Confédération africaine des acteurs agropastoraux, les agriculteurs devraient bénéficier d’un accompagnement opérationnel dans leur activité au quotidien pour optimiser la gestion de leur exploitation et améliorer les rendements.
Aujourd’hui il y a des paysans qui sont en train de semer le maïs sans avoir une bonne méthodologie sur les meilleures pratiques en matière d’agriculture et des changements climatiques. Grâce à ce partenariat on va pouvoir donner de façon précise des informations à nos agriculteurs pour qu’il n’y ait plus de perte de semences. Il y a des agriculteurs qui sèment à la première pluie et la seconde n’arrive pas et donc la semence se meurt dans le sol. Avec cette nouvelle technologie va permettre à la confédération de communiquer de façon précise des informations méthodologiques à nos agriculteurs.
Zomba’a Armand Doudjo, Président de la confédération africaine des acteurs agropastoraux
On apporte à l’agriculteur tout un écosystème; leurs problèmes sont des problèmes systémiques et donc il faut qu’on leur apporte des solutions systémiques. On a constaté au début de nos recherches que les petits exploitants ne mettaient pas en place les bons itinéraires techniques, c’est-à-dire les meilleures pratiques, avec les bons intrants au bon moment, les bon traitements au bon moment et donc il faut qu’on leur apporte cette technicité grâce à l’application.
Mabrouk Aib, PDG Amaya
Dans un contexte où, 92% des petits exploitants agricoles produisent plus de 50% de la demande alimentaire mondiale et où l’Afrique, malgré un potentiel important de 60% des terres arables de la planète, importe environ 80 % de produits alimentaires, la nécessité pour les observateurs de booster la production des petits fermiers s’impose.