Au Cameroun, la société civile se mobilise en faveur de la gouvernance verte. L’idée est de mettre les jeunes au cœur de l’urgence de la question de sorte qu’ils soient une force de proposition, d’innovation et de solution pour trouver des alternatives dans le combat pour préserver la planète en droite ligne avec l’initiative ODD 7 pour l’Afrique du plan d’action de l’Union Africaine pour la relance verte, qui repose sur trois piliers dont la durabilité, la gouvernance et le financement, a pour but d’améliorer l’accès et l’action climatique.
La région de l’extrême Nord du Cameroun a été en proie à de graves inondations depuis le mois d’août 2024. Avec plus de 200.000 personnes affectées et plus de 82 509 hectares de surfaces cultivables dévastées, le phénomène vient aggraver l’insuffisance alimentaire qui sévit déjà dans la région en raison du dérèglement climatique. Dans ce pays d’Afrique centrale, où 70% de la population est âgé de moins de 35 ans, le sujet préoccupe et les experts appelle à une meilleure contribution de la jeunesse en faveur de l’action climatique pour construire un avenir durable et résilient aux changements climatiques
“C’est justement sur cette catégorie démographique là, sur ces jeunes et même les plus jeunes; parce que l’avenir, qu’on le veuille ou non, c’est eux. Certains d’entre eux, quand ils seront aux affaires, il faudrait qu’ils soient conscients en permanence dans tous les actes qu’ils vont prendre, qu’il est primordial de protéger notre cadre de vie.”
Cabral Libi, Parlementaire – Cameroun
La lutte en faveur du climat, au-delà de son impératif, est une opportunité dont on peut tirer profit loin de la dette écologique qui reste attendue. La ville de Yaoundé qui compte près de 2 millions d’habitants par exemple, produit en moyenne 1200 tonnes d’ordures ménagères par jour selon les données officielles. Des déchets qui, recyclés, pourraient créer de la richesse dans un contexte où les jeunes bénéficient d’un cadre incitatif à l’entrepreneuriat. Ainsi de l’avis de certains experts, une meilleure implication de la jeunesse devrait permettre de renforcer la gouvernance verte.
“Je pense que c’est l’une des première recommandation, que les jeunes formés ici, de construire un plaidoyer sur l’enjeu de la dette écologique, la deuxième c’est un plaidoyer sur les réformes et les politiques publiques. Il faut que les politiques publiques soient plus sensibles aux changements climatiques notamment en termes de planification, programmation et de budgétisation. Il faut également que les jeunes travaillent au niveau local pour continuer aussi à faire ce plaidoyer là surtout pour qu’on arrive à une budgétisation sensible aux enjeux climatiques.”
William Armand Mala, Recteur de l’Université de la Gouvernance Verte – Cameroun
Selon une nouvelle étude du Center for Global Development, les pays africains subiront d’importantes pertes économiques après 2050 si le réchauffement climatique n’est pas limité à moins de 2°C.