À Abidjan en Côte d’Ivoire, l’essor des fintechs a transformé les habitudes de paiement, comme en témoigne Dame Sylvie, restauratrice à Koumassi, qui utilise le mobile money pour ses transactions. Si ces innovations facilitent les échanges et réduisent les risques liés à la monnaie fiduciaire et divisionnaire, elles rencontrent encore des obstacles, notamment dans le secteur du transport. Le gouvernement ivoirien mise sur une stratégie pour renforcer l’inclusion financière.
Il est midi à Abidjan en Côte d’ivoire. Les restaurants sont pris d’assaut par étudiants et travailleurs pour une pause déjeunatoire. Dans ce bistrot comme dans plusieurs autres de la commune de Koumassi, le mobile money est le mode de paiement privilégié par les clients, au grand bonheur des gérants, qui le trouvent plus approprié pour les transactions.
Ce que je constate au niveau des paiements par Wave ou par Orange Money, je pense que c’est fiable parce qu’actuellement, si tu n’as pas ça, ça ne marche pas chez toi. Quand toutes personnes viennent, les gens refusent à cause des voleurs de se promener maintenant avec la liquidité. Donc, maintenant même, peu importe l’achat, ils exigent les mobiles money.
AMENAN SYLVIE, Restauratrice – Côte d’Ivoire
Avant l’arrivée des fintechs, les Ivoiriens étaient confrontés au problème de manque de monnaie. Aujourd’hui, ils saluent l’avènement du mobile money, un moyen de paiement électronique qui permet de pallier le problème de monnaie. En quelques années seulement, le mobile money s’est imposé comme une solution efficace pour lutter contre les vols et autres délits financiers.
Actuellement nous sommes au restaurant, je n’ai pas besoin d’aller chercher de la monnaie, donc c’est très rapide. Au-delà d’Orange, il y a Wave et d’autres paiements électroniques qui ont révolutionné le paiement. Donc il faut dire que dans les transports en commun, les gbakas, les boutiques et autres, cela a vraiment révolutionné le paiement.
DAVID YAO, Contrôleur de gestion – Côte d’Ivoire
Afin de mieux comprendre comment les fintechs ont modifié l’écosystème économique en luttant contre la désinclusion financière dans le pays, nous avons rencontré le responsable d’une fintech implémentée en Côte d’Ivoire depuis plusieurs années.
Le mobile money a permis de faciliter les transactions de personnes, d’accélérer les transactions, de digitaliser les paiements. Aujourd’hui, quand je prends le paiement, ce qu’un acteur comme Wave apporte, c’est la capacité pour les Ivoiriens, pour les utilisateurs, d’avoir accès à un réseau de plus de 300 000 marchands où il peut effectuer des paiements digitaux. Ça apporte également la capacité de drainer des fonds qui étaient historiquement dans le secteur informel vers le secteur formel.
KATIER BAMBA, Directeur Général Wave Côte d’Ivoire – Côte d’Ivoire
Si la population urbaine en Côte d’Ivoire dans sa majorité se dit satisfaite de l’apparition des mobiles money, qui facilitent les transactions à tous les niveaux de la vie. Elle déplore tout de même l’instabilité du réseau téléphonique et de la connexion internet qui rendent souvent impossible l’utilisation des mobiles money.
Comme inconvénient, nous constatons la perturbation du réseau, par exemple hier, avec Wave, nous avons eu un problème de réseaux et cela nous a pénalisés. Lorsque l’application est instable dû à un réseau, cela nous empêche de travailler.
MARTIAL NAGO, Chauffeur VTC – Côte d’Ivoire
Selon un rapport de l’Union économique et monétaire ouest-africaine, le taux d’inclusion financière en Côte d’Ivoire est passé de 40 % en 2016 à 73 % en 2023, porté par l’essor des fintechs. Celles-ci ont facilité l’accès aux services financiers, mais des défis demeurent, notamment l’interopérabilité avec le mobile money. Pour y remédier, le gouvernement a lancé une stratégie visant à renforcer l’accès aux services, la finance numérique et la protection des usagers.
